Boîte à outils
Bienvenue dans la boîte à outils ! C’est ici que vous trouverez différentes fiches sur le thème de l’énergie : des informations techniques, des outils pour communautés d’énergie, des vidéos, etc. qui se lisent en cinq minutes en moyenne. Certaines de ces fiches se regroupent en chapitres lorsque elles abordent le même sujet. Le but de cette boîte à outil est de partager des informations utiles à la constitution d’une communauté d’énergie et plus largement, utiles à la compréhension du système énergétique bruxellois. La boîte à outils développe une série de notions telles que la démocratie énergétique, la sobriété énergétique, la résilience et bien d'autres. Vous êtes également invités et invitées à nous faire part de vos suggestions en commentaire de la première page de ce livre : "Suggestions". Pour cela, vous devez vous enregistrer sur le site ("Sign-up"). Bonne lecture !
- Suggestions
- Flukso : foire aux questions (FAQ)
- Quels chocs et tensions possibles pour le système électrique bruxellois ?
- Les Communautés d'Energie
- Définitions légales des communautés d'énergie renouvelable et citoyenne
- Informations générales : la vision actuelle de l'autoconsommation collective
- [A compléter] Quelle(s) gouvernance(s) pour les communautés d'énergie
- Energie, Electricité, Mesures
- [A compléter] L'énergie
- [A rédiger] Energie et puissance
- [A rédiger] Le prix de l'électricité
- [A rédiger] Stockage électrique
- [A rédiger] Histoire du comptage de l'électricité
- [A rédiger] Comment fonctionne un réseau électrique ?
- Les acteurs du réseau électrique
- [A compléter] Introduction
- Producteurs
- Gestionnaire de réseau de transport (GRT)
- Gestionnaire de réseau de distribution (GRD)
- Usagers
- Les fournisseurs
- Régulateurs
- Prix de l'énergie
- [A rédiger] Analyse critique de la libéralisation des marchés de l'énergie
- [A finaliser] La précarité énergétique
- Démocratie énergétique
- Histoire de l'énergie
- [A finaliser] Résilience du système électrique
- Sécurité énergétique
- Mesurer sa consommation et production électrique : Pourquoi et comment ?
- [A finaliser] Introduction
- [A compléter] La consommation des appareils
- [A compléter] Mesurer son autoconsommation
- [A rédiger] Mesurer l'autoconsommation collective
- Communiquer avec son compteur communiquant
- Pilone : premiers résultats des simulations & réflexions
- Politiques de l'énergie
- [A rédiger] Sobriété énergétique
- Des objets intermédiaires pour constituer une communauté
- L'EXPO LA PILE
- HeatMap
- Capsules vidéo informatives
- Une carte d'énergie potentielle sol(id)aire
- Calculs et simulations d'ACC - Pilone
- Quelques cadres théoriques
- Qui profite de l'électricité solaire injectée sur le réseau ?
Suggestions
Dans un esprit de co-construction, vous êtes toutes et tous invités à faire des suggestions de sujet d'article en commentaire de cette page.
Pour les articles déjà existants, vous êtes invités à faire vos suggestions en commentaire de ceux-ci.
Merci d'avance pour vos contributions !
Flukso : foire aux questions (FAQ)
Dans ce chapitre, nous tentons de répondre aux question fréquemment posées à propos des Flukso. L'idée générale de Voisins d’Energie est de créer une dynamique collective autour de l’électricité, que l’on a peut-être des choses à faire en tant que groupe de citoyens sur le réseau lui-même. Pour cela il faut comprendre ce qui se passe au niveau du réseau et sur sa consommation et éventuellement sur son auto-consommation, sur l’injection d’électricité sur le réseau… Cela implique de mettre des compteurs. Les Flukso permettent d’avoir ces informations. L'ULB est en train de développer une interface propre à Voisins d'Energie pour que cela soit le plus lisible possible et le plus utile dans le cadre du projet. Une expérimentation prévue à L'Echappée et au Coin du Balai, consiste à simuler un risuqe de délestage en envoyant un signal d'alerte demandant aux participants de diminuer leurs consommations électriques. Cette alerte est conçue par les participants (type de message, moyen de communique l’alerte...). Grâce aux Flukso, on pourra voir ce qui se passe effectivement dans le quartier au dans l'habitat-groupé. Cela est très intéressant en termes de recherche action. Si cela fonctionne, c’est un argument pour défendre ce type de dispositif auprès des acteurs du système électrique et du monde politique pour essayer de multiplier cette expérimentation sur le territoire de la RBC. Aujourd’hui, les acteurs du système électrique ne pensent pas que les usagers puissent réagir correctement à un tel signal. Et vous? Le fait d’avoir suffisamment d’appareils de mesure installés permet de quantifier sur un quartier relativement important ou à l'échelle d'un habitat-groupé l’impact d’un tel réajustement. Et s’il y avait quelques 100aines de Communautés d'Energie avec un tel dispositif d’alerte, serait-ce suffisant pour éviter une pénurie et l’enclanchement de production à base de matériaux fossiles ? Les habitants/usagers seraient alors véritablement acteurs de réajustement.
Foire aux questions
Où le Flukso va-t-il être installé et comment sera-t-il connecté à Internet?
Le Flukso est une petite boite qui se place à côté du tableau électrique pour enregistrer de manière instantanée les données de consommation et de production électrique. Pour ce faire, un fil se terminant par une petite pince ampèremétrique vient serrer le câble électrique. S’il y a des panneaux photovoltaïques, un autre fil se connecte à l’onduleur. Ce système est sans danger et non intrusif. Il ne nécessite pas une nouvelle certification ni de changement de l'assurance habitation.
Le Flukso est équipé d’une connexion Ethernet et WiFi . La connexion par câble Ethenet est meilleure (plus fiable et plus rapide).
Si on ne peut pas installer de câble, il y a plusieurs techniques possibles :
- Le WiFi s’il a une portée suffisante.
- Si le WiFi n’est pas suffisant, on peut placer un amplificateur.
- Certaines personnes n’aiment pas trop que l’on mette du WiFi et qu’on l’amplifie. La solution : Ethernet par courant porteur. Il s'agit de deux petites boîtes qui se mettent dans une prise. Une prise proche du routeur et on connecte le routeur à la 1e boîte en filaire. Le 2e boîte/appareil rétablit l’Ethernet en filaire avec le Flukso. La communication entre les deux boîtes se fait par le réseau électrique.
Faut il être équipé au préalable d'un compteur "intelligent"?
Non. De plus, nous préférons le terme de compteurs communicants car ils ne sont pas dotés d'Intelligence Artificielle et ne font qu'enregistrer et communiquer des données.
Mon installation électrique est équipée d’un Smappee (ancien projet VUB). Cela fait-il double emploi avec le Flukso ? Faut-il le désinstaller ?
Smappee est aussi un appareil de mesure. Mais la logique est plus individualiste. Il n'est pas possible d'agréger des données. Avec le Flukso, les données sont rapatriées sur un serveur de ULB où l’on pourra faire les calculs d’agrégation de groupes de Flukso.
Si on est équipé de panneaux PV, a-t-on automatiquement un compteur communicant ?
Non. Quand on installe des panneaux, on installe aussi un petit module « Compteur certificat vert ». Ce compteur ne communique pas.
Est-ce que le RGPD (Règlement européen Général sur la Protection des Données) va être respecté?
Oui. Les données sont anonymisées et reliées à des codes.
Chaque participant aura accès à ses propres données ainsi que les données agrégées pour le quartier ou par groupe de profils semblables.
Tous les détails sont expliqué dans le document "Accord d'installation d'un compteur Flukso" signé par chaque participant : https://cloud.voisinsenergie.be/f/53268.
Est-ce que j’aurai, grâce au Flukso, des données utiles pour mieux contrôler ma consommation et/ou améliorer mon auto-consommation ?
Tout à fait, le Flukso permet de visibiliser de manière graphique sa consommation et sa production. Ainsi, vous pourrez voir quand vous consommez et relier les pointes de consommation aux usages de vos appareils.
Vous pourrez aussi voir quand vos panneaux produisent et adapter davantage vos usages électriques à la production de vos panneaux. Par exemple, faire tourner votre machine à laver ou votre lave-vaisselle lorsque les panneaux produisent le plus. En allant voir régulièrement les graphiques de l'interface Flukso, vous comprendrez très vite comment adapter vos habitudes à votre production photovoltaïque.
Il n'est cependant pas nécessaire d'avoir une production photovoltaïque pour participer à l'expérimentation Flukso. Vous aurez tout de même une vision de votre consommation vous permettant d'éventuellement adapter vos usages électriques en débranchant des appareils par exemple.
/!\ Il faut distinguer l'interface officielle Flukso qui propose des graphiques assez basiques et ne permet pas une lecture compréhensible des installation en triphasé de l'interface ULB qui est en cours de développement. Cette dernière sera probablement opérationnelle fin avril 2022 et permettra de répondre à nos attentes en termes de graphisme, de données, d'agrégation de données...
Une fois le Flukso installé, que dois-je faire ?
Lors de l’installation du Flukso un compte a été créé pour vous sur le site https://www.flukso.net et vous ne devez rien faire de particulier. Les mesures de consommations/production sont transférées vers le serveur de Flukso dès que la connexion wifi/internet est disponible.
Comment me connecter au Flukso pour voir les données et les graphiques qu’il génère ?
Vos données sont accessibles sur le site https://www.flukso.net et vous seront présentées sous la forme de graphiques. Pour y accéder, vous devez vous connecter en cliquant sur la petite icône
en haut à droite, puis en introduisant vos "username" et "password" qui vous ont été communiqués lors de l'installation.
Ces graphiques peuvent présenter des données par heure, par jour, par semaine, par mois et par année. Cela vous permettra de voir de manière claire vos consommations (et votre production) sur un laps de temps défini.
Rappelons qu'une interface plus conviviale, plus lisible, plus adaptées à nos besoins est en cours de développement à l'ULB. Elle devrait être opérationnelle fin avril 2022 et restera fonctionnellement après la fin du projet de co-recherche Voisins d'Energie.
Pourrais-je avoir une information lisible même si je suis en triphasé ?
Jusqu'à présent, le triphasé a posé beaucoup de problèmes au niveau de la lisibilité. Frédéric et Alexandre (Beams-ULB) travaillent à la réalisation d'une nouvelle interface qui permettra une lecture lisible même pour le triphasé.
Grâce aux Flukso, est-il possible d’identifier les appareils électriques (qu’est-ce qui consomme quoi et quand) ?
Le Flukso permet de prendre connaissance de la consommation depuis un compteur et ne différencie pas les différents appareils. Il est possible de les identifier si on sait précisément quand tel ou tel appareil est utilisé (grille-pain, taques, lave-linge...).
Pour mesurer précisément la consommation de chaque appareil, il faut utiliser un wattmètre. Le wattmètre est un instrument qui permet de mesurer la puissance électrique que soutire à tout moment un appareil électrique ou électronique, ou une lampe. Le wattmètre se branche dans votre prise et vous branchez ensuite votre appareil sur le wattmètre. Il vous donnera la consommation de votre appareil en temps réel, seconde par seconde, en watt. Afin de mesurer de manière complète la puissance électrique soutirée par votre appareil, il faut le tester en fonctionnement, en veille et éteint. Certains appareils continuent de consommer même lorsqu'ils sont éteint, il convient alors de les débrancher entre chaque utilisation. Toutefois, il est parfois difficile ou impossible d'avoir accès à la prise (ex. lampes, appareils encastrés) et dans ce cas l'usage d'un wattmètre n'est pas possible).
Que faire si ma connexion n’est pas bonne entre le Flukso et mon ordinateur ?
Il n'y a pas de connexion directe entre le Flukso et votre ordinateur. Le Flukso envoie les données vers le site https://www.flukso.net. Pour consulter les données vous vous connectez avec votre ordinateur sur ce même site.
Si vous remarquez qu'il y a des données manquantes (des "trous" dans les graphiques), c'est peut-être que la connexion internet de votre Flukso n'est pas suffisante. Le Flukso transmet les données par l'intermédiaire de votre routeur/modem (la BBOX de Proximus ou équivalent), soit par WiFi, soit en filaire (câble ethernet). En ethernet, la connexion est très fiable. En WiFi, cela dépend beaucoup de l'environnement et de la distance entre le Flukso et le routeur. On peut améliorer une mauvaise communication Wifi en ajoutant un relais par courant porteur (lire la réponse à la 1e question).
Est-ce que l’appareil est silencieux ?
Oui, il n’y pas de ventilateur.
Quelles sont mes obligations vis-à-vis de Voisins d’Energie ?
Il n'y a pas d'obligation, la participation est libre. Nous vous invitons simplement à installer un Flukso et à participer à l'expérimentation. Si vous souhaitez installer un Flukso mais que vous ne souhaitez pas réaliser l'expérimentation, c'est tout à fait possible. Il y a différents niveaux de participation possibles :
- être tenu informé·e du projet
- se faire installer un Flukso et répondre à un petit questionnaire sur son ménage
- participer aux expérimentations et répondre à quelques questions après chacune d'entre elles
- participer aux réunions mensuelles afin de concevoir les expérimentations et de participer à l'analyse des résultats (il n'est pas obligatoire d'être présent·e à chaque réunion).
Quels coûts pour les participants ?
VdE prend en charge le coût de l’installation. Le Flukso vous appartient. Les données seront disponibles et l’interface sera toujours utilisable après la fin du projet. Le seul coût qui vous revient est la consommation du Flukso et éventuellement un relais Wifi si nécessaire. Cette consommation ne représente qu’environs 1% de la consommation de veille (la nuit) d’une habitation moyenne à Bruxelles, c'est-à-dire quelques watts.
Qui centralise et traite les données ? A quoi cela va-t-il servir ?
Les données sont transférées de votre Flusko au serveur https://www.flukso.net. Dans un avenir proche, vos données seront transférées de https://www.flukso.net vers un serveur de l'ULB pour permettre des études/simulations sur l'ensemble du quartier. Les données sont anonymisées. Ces données vont servir à différents niveaux :
- Pour vous : avoir une vision de vos consommations électrique et éventuellement de votre production électrique sous forme de courbes superposées ; détecter des erreurs d’installations (panneaux photovoltaïque, voiture électrique, etc.), consommation de veille ; identifier les bonne pratiques ; adapter vos usages électriques; optimiser son autoconsommation, simuler avec plus de PV...
- Pour le quartier :
- Modèle d’auto-consommation collective coconstruit avec les habitants pour les besoins du quartier
(équilibre économique, environnemental, social) - Base pour un dérogation éventuelle afin de constituer une communauté d'énergie reconnue par la Région
- Démontrer à la Commune l'intérêt de développer la transition énergétique en collaboration avec les habitants
- Cohésion sociale : source de liens, échange de bonnes pratiques, formations autour de l’énergie, quartier exemplaire
- Mutualisation et organisation collective : toits partagés pour installer des panneaux photovoltaïques, investissement commun (ex. panneaux photovoltaïques, équipement pour le quartier), etc.
- Modèle d’auto-consommation collective coconstruit avec les habitants pour les besoins du quartier
- Pour l'expérimentation "signal de congestion du réseau éclectique" (les capacités physiques de transit sur certaines lignes sont atteintes --> risque de délestage ou démarrage d'une centrale à gaz) qui demande au quartier de réduire se consommation. Les données vont permettre de mesurer avec précision ce qui se passe en termes de consommation suite au signal.
- Pour la recherche :
- étudier la consommation par type de profil de ménage ;
- autre modèle d’auto-consommation collective (valorisation de la flexibilité/sobriété au niveau du quartier, solution low-tech, démocratisation de l’énergie) ;
- voir si et comment un quartier peut contribuer significativement à la résilience du réseau ;
- valeur des activités locales au niveau des réserves de capacité (ex. ne pas installer de nouvelles centrales au gaz).
- Pour la résilience électrique de Bruxelles : si l'expérimentation permet de démontrer une diminution significative de la consommation en cas de signal, cela permet de délivrer le message auprès des acteurs du système électrique que les ménages sont de vrais acteurs du système et qu'on n'a pas forcément besoin d'installer de nouveaux équipements coûteux pour la collectivité.
- ...
Au Coin du Balai, vers où on va aller ? Cela va-t-il contribuer à la constitution d’une Communauté d’Energie ?
Les premières expérimentations sont prévues pour le printemps 2022. Cela peut contribuer à la constitution d'une communauté d'énergie, cela dépend des intérêts et des envies des participants. En tout cas, il est certain que c'est tout à fait possible et envisageable.
Comment en parler à mes voisins ?
Voisins d'Energie est un projet de recherche-action-participative, ce qui implique que le travail de recherche est co-réalisé avec des citoyens co-chercheurs. Au sein de Voisins d'Energie, ces citoyens se nomment "explorateurs". L'ambition du projet est de tester une série d’expérimentations autour de l’énergie au sein de groupes d’habitants vivant dans un lieu commun ou à proximité l’un de l’autre sur le territoire bruxellois. C'est dans ce cadre que nous vous proposons d'installer gratuitement un Flukso chez vous, peu importe que vous soyez détenteurs de panneaux photovoltaïques ou non. Le Flukso est un appareil de mesure qui permet d'enregistrer ses consommations (et sa production). Il suffit ensuite de se rendre sur l'interface Flukso pour prendre connaissance des graphiques correspondant à vos consommation (et votre production).
Avec un compteur bi-horaire équipé d’une impulsion, est-il possible de mieux gérer l’électricité qui vient d’une cabine basse tension ?
L'impulsion pour le bi-horaire est géré par SIBELGA. Il est possible de demander à SIBELGA de vous donner accès à l'impulsion sous forme d'un relai qui vous pourrez utiliser pour automatiser certaines fonctions. Il est à noter que l'intervention de SIBELGA n'est pas gratuite.
Comme les impulsions sont à heure fixe par commune, on peut obtenir le même résultat avec une horloge programmable.
Est-ce que je peux faire installer un Flukso même si je suis locataire ?
Oui. Le Flukso s'installe en aval du compteur, il ne faut pas d'autorisation de Sibelga. De plus, il ne modifie pas le système éclectique de votre habitation, il ne faut donc pas une nouvelle certification électrique (réalisée par Vincotte par exemple). Enfin, c'est un dispositif qui se retire facilement, dès lors, il n'est pas nécessaire de demander une autorisation à votre propriétaire.
Que se passe-t-il après le projet ?
Le projet VdE financé par Innoviris se termine au printemps 2023. D’ici-là l'équipe VdE accompagne les 3 CdE participantes (L'Echappée, le Coin du Balai et Volt'Ataqa) dans leurs expérimentations. Passé cette date, le serveur de l’ULB va continuer à héberger les données et les données seront toujours disponibles pour vous. L’infrastructure sera toujours en place y compris l’interface utilisateur. De plus l’équipe VdE a l’intention de prolonger le projet de même que l’équipe IRIDIA (informatique) de l’ULB a l’intention de continuer à faire des recherches dans ce sens-là.
Quels chocs et tensions possibles pour le système électrique bruxellois ?
La Région de Bruxelles-Capitale (RBC) est dépendante d’un système électrique de plus en plus complexe [voir article "comment fonctionne un réseau électrique ?"] qui est sous la menace de nombreux risques de natures différentes. Des événements les plus inattendus (chocs soudains) aux évolutions négatives (tensions progressives), voici une liste des risques possibles du système énergétique de la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) :
- Interruption de la distribution d’électricité, appelé généralement "blackout" :
Un blackout peut se passer à différentes échelles, qui vont d’une portion du continent (via le réseau de transport) à un quartier (cabine basse tension défaillante). Leurs causes sont multiples :
-
- déséquilibre sur le réseau, dû soit à des pics de consommation (production<demande), soit à une production d'électricité d'origine renouvelable trop abondante durant les heures très venteuses et/ou ensoleillées (production>demande) ; équipements vieillissants et défaillants ;
- réserve de puissance inadéquate ;
- accident sur le réseau de transport ;
- cabines de transformation de puissance en panne ;
- événement météorologique ou accident qui abîme les infrastructures, comme ce fût le cas au Texas durant la vague de froid de février 2021 ;
- terrorisme (le réseau est relativement fragile contre une attaque concertée en trois points stratégiques) ;
- cyberattaques (elles sont déjà fréquentes au niveau du réseau de transport qui est pleinement digitalisé)…
- Événements étrangers au système énergétique : conflit international, décision politique d’un pays producteur de gaz ou de pétrole, événement climatique majeur (sécheresse, inondation), éruptions solaires… Le risque d'incident sur le réseau n'est pas nul comme l'a montré l'incident du 8 janvier 2021. (Voir aussi l'analyse de ENTSOE, réseau européen des gestionnaire des réseaux de transport de l'électricité).
- Délestage
Il est organisé par l’opérateur du réseau de transport de l’électricité (Elia) en cas de manque de production sur le territoire belge. Ce risque est limité pour l’instant pour Bruxelles (considérée comme vitale pour l’économie). Mais en cas de délestage dans les autres régions du pays, ne serait-il pas normal que les habitants de la Région participent à l’effort de diminution de la consommation à l’heure de pointe ?
- L’augmentation de la consommation d’électricité
Sibelga (le gestionnaire de réseau de distribution en RBC) prévoit que le nombre de véhicules électriques va croître considérablement dans les prochaines années. L’introduction de pompes à chaleur est vu comme une alternative au chauffage par combustion, mais elle entraînerait une augmentation conséquente de la consommation d’électricité. Des vagues de chaleur pourraient pousser des ménages, des entreprises et des administrations à s’équiper de climatiseurs. A l'instar du point ci-dessus, cette tension sur le réseau électrique peut être anticipée.
- Évolution chaotique des marchés de l'électricité :
Cette évolution prendrait la forme d'une augmentation des prix de l’énergie ou volatilité croissante des prix de l’électricité [voir article Définition du prix de l'électricité].
- Incertitudes concernant l'évolution des politiques énergétiques
Vont-elles être socialement justes ? A cet égard, on peut pointer la possible évolution vers des tarifs d’utilisation du réseau plus élevés durant les heures, où il y a peu de production d'électricité renouvelable disponible et moins élevés, lorsque la production d'électricité d'origine renouvelable est abondante. A moins que des mesure compensatoires soient mise en place, cela présente un risque pour les consommateurs qui n'auront pas les moyens d'adapter leur consommation à cette production intermittente en diminuant leur consommation durant les heures où les tarifs d'utilisation du réseau est plus cher, avec comme conséquence une augmentation de leur facture d'électricité. Par ailleurs, il n'est pas sûr que ces politiques nous permettent d'atteindre les objectifs climatiques, ni qu'elles seront soutenables pour tou·te·s, humains et non humains compris.
- Le retrait progressif du soutien politique aux énergies renouvelables
Il ralentirait le développement de ces énergies et rendrait encore plus difficile leur accès aux plus démunis – du moins si les subsides diminuent plus vite que la baisse des coûts d'installation des sources renouvelables, ce qui n'est pas le cas pour l'instant puisque les politiques de soutien bruxelloises sont basées sur une durée de retour sur investissement fixe.
- Prix négatifs
Des périodes de baisse de la consommation combinée à une production d'électricité renouvelable abondante (c'est ce qui s'est produit durant le confinement du printemps 2020). Ces périodes sont propices à ce que le prix de vente de l'électricité devienne négatif pour les producteurs (autrement dit, les propriétaires de centrales électriques doivent payer pour produire de l’électricité) avec pour conséquence une mise à l'arrêt volontaire de centrale de production électricité renouvelable (surtout éolienne) pour faire remonter les prix. En effet, cela coûte beaucoup plus cher de mettre à l'arrêt et de redémarrer des centrales électriques nucléaires ou au gaz, c'est donc la production renouvelable qui pâtit en premier de ces situations.
Par ailleurs, ces chocs et tensions peuvent produire des effets cascades, des "contagions" à d'autres systèmes tels que les télécommunications et la distribution de gaz. Aujourd'hui nos modes de vie dépendent de plus en plus de systèmes intriqués et fragiles [voir article résilience du système électrique].
Pour en savoir plus : Conférence de Grégoire Chambaz du 16/05/2019.
Les Communautés d'Energie
Aspects juridiques sur le partage d'énergie
Définitions légales des communautés d'énergie renouvelable et citoyenne
Les Communautés d’énergie renouvelable (CER) et les Communautés d'énergie citoyenne (CEC) sont des nouveaux acteurs du marché de l’énergie créés respectivement par la Directive 2018/2001 relative à la Promotion de l’Energie Renouvelable et la Directive 2019/944 relative au marché de l’électricité. Ces textes doivent être transposés en droit régional en Belgique. Le travail est en cours au niveau des trois régions.
En plus de permettre à tout un chacun de participer à la transition énergétique, l'ambition des CER et CEC est de :
- Accroître l’acceptation locale de nouveaux projets ;
- Mobiliser de nouveaux capitaux et créer de nouveaux modèles d’investissement dans la transition énergétique ;
- Localiser et collectiviser les bénéfices qui découlent de la production d'énergie (Certificats verts + valorisation de la production) ;
- Permettre à des acteurs locaux qui n'ont pas l'envie ou la capacité de s'impliquer individuellement dans la transition énergétique, de le faire collectivement ;
- Changer la finalité de la production d'énergie : production d'une énergie moins chère, plutôt que la génération maximale de profits pour les producteurs ;
- Encourager l'adoption de nouveaux modes de consommation (sobriété + flexibilité).
Ce que les CER et CEC ont en commun
Elles permettent à divers acteurs de se regrouper à travers une entité juridique (asbl, coopératives, …), en vue d’exercer de nouveaux droits grâce auxquels ils devraient pouvoir contribuer de manière active à la transition énergétique, à la décentralisation et la démocratisation du marché de l’énergie.
Elles ont le droit d’exercer les activités suivantes : produire, consommer, stocker et vendre de l'énergie renouvelable, y compris par des contrats d'achat d'électricité renouvelable, mais aussi partager, au sein de la communauté de l'énergie renouvelable, produite par les unités de production détenues par ladite communauté d'énergie renouvelable.
Elles doivent être une entité juridique (asbl, coopératives, …).
Leur objectif principal doit être de générer des avantages sociaux, environnementaux ou économiques, plutôt que la recherche du profit.
La Communauté doit reposer sur une participation ouverte et volontaire de ses membres.
En quoi elles différent
Alors que les membres d'une CER peuvent uniquement être des citoyens, des PME et des autorités locales, les membres des CEC peuvent également être des entreprises de toute taille. Toutefois, le contrôle effectif est toujours réservé aux "petits acteurs" : citoyens, PME et autorités locales à proximité des projets pour les CER et les citoyens, PME et autorités locales sans périmètre géographique pour le CEC.
Les CER sont principalement destinées, comme leur nom l'indique, à développer des projets d'énergie renouvelable (à un niveau local). Les coopératives énergétiques en sont un bon exemple.
Les CEC ne doivent pas se limiter à la production d'énergie renouvelable et peuvent notamment offrir des services (d’efficacité) énergétiques, de recharge de véhicules électriques et enfin jouer le rôle d'agrégateur.
Pour aller plus loin : Visionnez le webinaire sur les communautés d'énergie organisé par l’APERe.
Informations générales : la vision actuelle de l'autoconsommation collective
L’unique forme d’autoconsommation actuellement légale est individuelle. Autrement dit, l’électricité produite est autoconsommée uniquement par le compteur auquel est relié, par un câble, la centrale de production d’électricité. Cela peut être le compteur d’une maison, d’un bureau, des communs d’une copropriété… L'autoconsommation est calculée tous les quarts d'heure (pour être en phase avec le marché de l'électricité). Ce qui n’est pas consommé durant le quart d'heure est considéré comme réinjecté sur le réseau, sans savoir qui a in fine consommé ce surplus de production.
Le partage d’énergie change cette logique en allouant ce surplus de production à des consommateurs préalablement définis et situés dans un périmètre bien précis.
Précisons que le partage d’électricité s’effectue via le réseau public. Il ne s’agit pas de constituer un réseau privé où les consommateurs qui bénéficient de l’électricité partagée sont reliés physiquement par un câble à la centrale de production. En conséquence, des frais de réseau seront également à payer sur l’électricité partagée localement, bien qu’ils puissent éventuellement être réduits.
Qui sont les participants ?
- Le producteur : le propriétaire du surplus de production partagé avec un groupe de consommateurs.
- Le consommateur : consomme le surplus de production.
- La communauté d’énergie : l’entité juridique, dont les membres (ou une partie d’entre eux) consomment le surplus de production issu d’une (ou plusieurs) installation(s) dont la communauté ou l’un (ou plusieurs) de ses membres est propriétaire.
- Le gestionnaire du réseau de distribution (Sibelga à Bruxelles) : l’entité qui gère les infrastructures du réseau de distribution, ainsi que le comptage des données de consommation et de production.
Comment s’organise l’autoconsommation collective ?
Le partage d’électricité peut s’organiser de différentes manières, en fonction du périmètre du partage.
1er cas : Le partage s’organise au sein d’un même bâtiment où sont situés à la fois les consommateurs du partage et la centrale de production de l’électricité partagée. Dans ce cas, un contrat est signé entre le propriétaire du surplus et les consommateurs de celui-ci et un autre entre le propriétaire du surplus et le GRD (Sibelga) pour encadrer le rôle de celui-ci (cf. question ci-dessous à ce sujet). Les participants à ce type de partage peuvent créer une communauté d’énergie, mais ce n’est pas légalement nécessaire.
2ème cas : le partage s’effectue sur un périmètre plus large qu’un seul bâtiment. Il s’organise alors au sein d’un communauté d’énergie qui constitue l’entité juridique, dont les membres (ou une partie d’entre eux) consomment le surplus de production issu d’une (ou plusieurs) installation dont la communauté ou l’un (ou plusieurs) de ses membres est propriétaire. Dans ce cas, un contrat est signé entre la communauté et ses membres qui participent au partage et un autre entre la communauté et le GRD.
Précisons que dans les deux cas l’électricité partagée peut être vendue ou gratuite. C’est le choix de ceux qui participent et organise le partage. En revanche, quel que soit le prix de l’électricité partagée, il faudra toujours payer les frais de réseau liés à la consommation de cette électricité. L’électricité partagée ne pourra donc pas 100% gratuite.
Quel Périmètre ?
Le partage d’électricité peut se pratiquer à travers trois périmètres différents (à confirmer lorsque l'ordonnance qui transpose les Directives aura été adoptée) :
- Le périmètre minimum est celui d’un même bâtiment.
- Le périmètre intermédiaire est celui d’une cabine basse tension (quelques rues).
- Le périmètre maximum est celui d’une cabine de moyenne et haute tension d’Elia (un quartier).
Le choix du périmètre est important car il va avoir un impact sur :
- L’organisation du partage : le premier périmètre ne nécessite pas la création d’une communauté d’énergie, au contraire des deux autres.
- Le nombre et la nature potentiel des participants.
- La portion du réseau de distribution que l’on utilise. Au plus cette portion est réduite, au plus vous pouvez prétendre à un tarif réseau réduit sur l’électricité partagée.
Pour avoir plus d’informations sur la géographie de ces différentes cabines, veuillez contacter Sibelga à l’adresse suivante : acc-czv@sibelga.be
La répartition des frais et ses outils
Le partage d’électricité ne se fait pas de manière automatique, il requiert certains outils et équipements minimaux pour le faire fonctionner :
La clé de répartition
Dès que le partage d’électricité concerne plusieurs consommateurs, il faut définir comment répartir entre eux l’énergie mise à leur disposition. Cette répartition s’effectue grâce à une « clé de répartition ».
Cette clé de répartition doit en quelque sorte traduire les objectifs que les participants veulent poursuivre à travers le partage d’électricité : autoconsommer le plus de surplus possible, être équitable entre les différents participants, favoriser les consommateurs qui font des économies d’énergie, partager de l’électricité sur base d’affinités humaines ou de valeurs communes (avec en toile de fond la volonté de faire participer à certains consommateurs plutôt qu’à d’autres d’une électricité moins chère), …
Le choix de la clé de répartition va permette d’atteindre davantage un objectif plutôt qu’un autre. Par exemple, si l’objectif est de consommer le plus de surplus possible, alors il faudra choisir une clé de répartition qui envoie en priorité l’énergie chez les consommateurs qui consomment beaucoup, au moment où la production est importante.
Les données à mesurer
Pour le producteur :
Pour faire fonctionner le partage, il faut pouvoir mesurer deux données :
- La production totale de l’installation qui produit l’électricité partagée ;
- Le surplus de production injecté sur le réseau.
Pour faire fonctionner le partage de manière optimale, il faut pourvoir mesurer les variations, à intervalles réguliers, de la production d’électricité solaire, afin que les consommateurs puissent synchroniser leur consommation en fonction.
Pour le consommateur :
Pour faire fonctionner le partage, il faut pouvoir mesurer deux données :
- La quantité d’électricité partagée consommée par l’ensemble des consommateurs ;
- La quantité d’énergie consommée issue de son fournisseur.
Pour avoir une comptabilité du partage où chaque consommateur paie les frais de réseau et le cas échéant l’électricité partagée au prorata de sa consommation réelle, il faut pourvoir mesurer une quatrième donnée :
- La quantité d’électricité partagée consommée par chaque consommateur.
Pour faire fonctionner le partage de manière optimale (sur base de quelle variable ?), il faut pourvoir mesurer une troisième donnée :
- La consommation d’électricité, à intervalles réguliers, de chaque consommateur. Et ce, en vue d’allouer le surplus de production aux consommateurs qui en ont besoin.
L’équipement de mesure des données
Il existe deux types de compteurs pour mesurer vos données :
- Le compteur YMR (dit « classique »), dont le relevé est réalisé manuellement et une fois par an par Sibelga ;
- Le compteur AMR (dit « intelligent »), dont le relevé automatique est effectué tous les ¼ d’heure par Sibelga.
Précisons que le compteur AMR peut être placé soit chez chaque consommateur, soit au niveau de la cabine basse tension.
Si on veut mesurer les données visant à faire fonctionner le partage de manière optimale (quel critère d'optimalité ?), le placement d’un compteur communicant chez chaque consommateur est indispensable. Et ce, en raison de sa capacité de relever quart d’heure par quart d’heure la consommation et la production d’énergie.
Si l’on veut mettre en place un partage où chaque consommateur paie les frais de réseau et le cas échéant, l’électricité partagée au prorata de sa consommation réelle le placement d’un compteur communicant chez chaque consommateur est également indispensable car un compteur classique ne fait pas la différence entre l’électricité issu du partage et celle issue du fournisseur des consommateurs.
Les compteurs classiques permettent uniquement une répartition « à l’aveugle » de l’électricité partagé avec un pourcentage fixé affecté à chaque consommateur, sans connaitre ses réels besoins en termes d’électricité, ni sa consommation réelle d’électricité partagée. Cette option implique dès lors un paiement collectif de l’électricité partagée et des frais de réseau qui ne tient pas compte des consommations réelles de chaque consommateur. Cette explication vaut aussi si l’on place le compteur intelligent au niveau de la cabine basse tension. En outre dans ce cas, l’ensemble des consommateurs reliés à cette cabine devraient participer au partage.
Le raccordement électrique
Il n’y a en réalité aucun raccord électrique à prévoir entre les participants au partage étant donné que le partage d’électricité se fait via le réseau public.
La facture
Le consommateur va recevoir deux factures, celle de son fournisseur et celle du vendeur de l’électricité locale.
Quel rôle pour le fournisseur des consommateurs ?
En pratique rien ne change. Les consommateurs gardent leur contrat auprès de leur fournisseur En effet, il est très difficile de garantir au consommateur que 100% de sa consommation va être couverte 365 jours par an et 24h/24h, à travers le partage d’électricité (surtout si on partage de d’électricité solaire). En conséquence, le fournisseur du consommateur continue de couvrir la part de sa consommation qui n’est pas couverte par l’électricité issue du partage.
La seule différence est que le consommateur va consommer une quantité d’électricité moins importante auprès de son fournisseur.
Quel rôle pour le Gestionnaire du réseau (Sibelga) ?
Le gestionnaire remplit principalement les trois tâches suivantes :
- Collecte les informations relatives à la consommation de l’électricité partagée et de l’injection sur le réseau du surplus de production ;
- Applique la clé de répartition ;
- Communique les données relatives à la consommation d’énergie partagée des consommateurs à la communuaté (s’il y en a une) ou aux producteurs pour qu’ils puissent facturer les consommateurs en conséquence.
Pourquoi se lancer dans l’autoconsommation collective ?
L'autoconsommation collective à le vent en poupe. On en parle beaucoup, il y a des expériences en cours dans les trois régions ainsi que d'en d'autres pays. Mais quels en sont les avantages et inconvénients ? Différent points de vue sont décrits dans l'article "Avantages et inconvénients de l’autoconsommation collective".
[A compléter] Quelle(s) gouvernance(s) pour les communautés d'énergie
Quelle gouvernance est recherchée et pertinente pour une Communauté d'Energie ?
Selon les directives UE sur les Communautés d’Energies Renouvelables et les Communautés d’Energie Citoyennes , ces dernières doivent être des "entités juridiques reposant sur une participation ouverte et volontaire contrôlée effectivement par certains types d'actionnaires ou membres (citoyens, PME, autorités locales)". La participation aux Communauté d’Energie (CdE) doit être accessible à tous les « consommateurs » d’énergie (voir l’article "Définition légales des communautés d'énergie renouvelable et citoyenne").
Que peut-on en déduire en matière de gouvernance pour les CdE ? Quel type de fonctionnement, de contrôle semble-t-il le plus adapté ?
Dans cet article, nous défendons l’idée que les Communauté d’Energie sont des initiatives citoyennes qui permettent entre-autre l’exercice de la démocratie participative sur les enjeux énergétiques, qu’il s’agit d’un dispositif qui vise à l’appropriation de la question énergétique par les citoyens.
Et nous pouvons observer que cet exercice de la démocratie se fait d’abord en interne. Nous parlons donc bien du mode de fonctionnement et de prise de décision au sein de la CdE. Quelle que soit la CdE inscrite dans le projet de co-recherche Voisins d’Energie (VdE), la volonté est présente d’opérer de manière participative. Les partenaires de VdE soutiennent les CdE dans ce sens.
D’évidence, un certain nombre de difficultés sont rencontrées à ce niveau par les CdE. Ces difficultés peuvent être résumées comme suit : leadership fort et tensions interpersonnelles, opposition d’une partie du quartier/des voisins, déséquilibre d’investissement en termes de temps ou d’argent entre membres, asymétrie de savoirs et compétences, diversité socio-culturelle … Ces difficultés sont détaillées pour chaque CdE dans les monographies.
Nous avons pu constater que la naissance de toutes les CdE, comme de tout projet, se fait sous l’impulsion d’un·e porteur·euse de projet, une personne source. En réalité, il s’agit parfois d’une personne ou d’un petit noyau de personnes ou d’une organisation. Si les personnes source ont un impact sur la manière dont la CdE va s’organiser, le contexte et la configuration particulière à chaque CdE va aussi influencer sa gouvernance. En effet, s’organiser en CdE pour un quartier, une école ou un habitat-groupé se fait différemment.
Dans le cas de l’institut Sainte-Anne, la personne source a été identifiée comme étant un parent d’élève membre de l’Association de Parents. Un noyau porteur s’est rapidement constitué avec deux autres parents de l’AP, d’un ancien administrateur du Pouvoir Organisateur et de la direction.
Pour ce qui est de l’Echappée, le noyau dur est composé de quelques habitants dont Marc que l’on peut considérer comme le « Monsieur Énergie » de l’habitat groupé. Les décisions importantes concernant l’ensemble des habitants sont prises collectivement lors des assemblées générales, sur le principe sociocratique du consentement. Une technique de prise de décision utilisée est celle dite « des pas feutrés ». Les participants se positionnent dans l’espace par rapport à une proposition et expriment leurs avis et suggestions pour bonifier la proposition. Les objections sont les bienvenues et le groupe va essayer de les lever l’une après l’autre. La décision finale est prise lorsqu’il n’y a plus d’objections majeures et que chacun adopte la proposition travaillée en intelligence collective.
La CdE Pilone s’est constituée grâce à l’initiative de City Mine(d) qui a développé une stratégie de mobilisation volontairement inclusive dans le Quartier Midi. La dynamique participative s’est créée autour des Sundwich (rendez-vous informels quasi-hebdomadaire) et l’utilisation d’outils d’intelligence collective.
En ce qui concerne Volta, le développement d’une potentielle CdE est l’œuvre de 3 citoyens fondateurs, membres de l’association Energy4Commons, et de leur rencontre avec le projet du Café Solidaire dans le quartier Boondael. Un premier groupe d’une 10aine d’habitants a été mobilisé autour de la question énergétique et un cycle d’atelier sur le modèle des groupes Eco-Watchers de l’asbl Empreintes, animé par le Centre d’Appui SocialEnergie de la FdSS, a débuté en mai 2021. A ce stade, on ne peut pas parler de CdE ni de sa gouvernance. Les partenaires mettent en place les conditions favorables à son émergence en installant une dynamique participative et un processus d’empowerment.
L’initiative de CdE émergente "Coin du Balai" revient à un petit groupe d’habitants porteur du projet de quartier durable Coin du Balai en Transition. Ils sont motivés par le développement durable et la participation citoyenne. La CdE n'a pas d'outil particulier de gouvernance car ils ne sont pas nombreux et les décisions se prennent assez facilement, ils arrivent vite à un consensus.
Quant à l’asbl Volt’Face, elle est l’initiative d’un noyau de trois personnes qui souhaitent, après l’échec du projet Kosun, développer une CdE à l’échelle de la commune de Watermael-Boitsfort avec l’ambition de repenser « la nouvelle gouvernance » à instaurer entre les acteurs locaux (citoyens, associations…) et le politique avec la volonté d’intégrer les différents acteurs à travers un processus dynamique et participatif.
Les mesures sanitaires qui ont imposés une restriction des contacts en présentiel a aussi eu un impact dommageable sur le dynamique de l’émergence des six CdE. La virtualisation d’une partie des relations et du processus de co-création a ajouté une contrainte forte sur la gouvernance participative des CdE.
Dans l'avenir:
Quelques formes de gouvernance avons-nous pu observer parmi les CdE du projet ?
…
Bonnes pratiques identifiées par les explorateurs :
…
Energie, Electricité, Mesures
Aspects techniques
[A compléter] L'énergie
Tout le monde a une certaine idée de ce qu'est l'énergie. On sait que quand on court beaucoup, on est fatigué. De même si on roule beaucoup, on consomme beaucoup d'essence. Mais quel est le lien entre fatigue, nourriture, essence, électricité, etc.?
Et comment mesure-t-on l'énergie?
En physique on définit l'énergie comme étant la capacité de produire un travail, c'est-à-dire de modifier l'environnement dans un sens non-naturel: il ne faudra pas fournir d'énergie pour faire couler le l'eau vers le sol, mais il en faudra pour la faire remonter ou la faire chauffer.
Chaque fois que nous effectuons on travail physique, nous sentons la fatigue et chaque fois que nous utilisons un appareil pour faire un travail on consomme de l'énergie qui doit nécessairement venir d'ailleurs (en très grande majorité, des énergies fossiles).
Question: la pesanteur n'est-elle pas une énergie ou une source d'énergie?
Pour mesurer l'énergie, les physiciens utilisent l'unité "Joule" (J). C'est une unité assez petite. A échelle humaine, nous utilisons d'autres unités, plus familières:
- les nutritionnistes utilisent les kilo-calories
- les automobilistes utilisent les litres d'essence ou de mazout
- les électriciens utilisent le kilowatt.heure (kWh)
Que représente un kilowatt.heure ?
Si vous voulez fournir un travail d'1 kilowatt.heure, vous pouvez, par exemple, faire 10 heures de vélo intensif ou monter 1000 fois de suite un sac de 36kg au 3ème étage. En somme, un kilowatt.heure, c'est une journée complète d'activité intense d'une personne en bonne condition physique!
Pour vous donner une idée de ce que représente 1 kWh, voici une courte vidéo montrant un cycliste professionnel qui tente de toaster une tranche de pain et produit 0,021 kWh…
Et combien paie-t-on un kilowatt.heure d'énergie ?
Moins de 25 cents sous forme électrique et environ 5 cents sous forme de gaz!
En Belgique, en RBC?
Combien consomment les appareils ?
Les machines que nous utilisons, consomment toutes de l'énergie souvent sous forme d'électricité mais aussi parfois sous forme d'essence ou de gaz. Par exemple, un kilowatt.heure, c'est ce que consomme:
- 1 cycle de lave-linge ou de séchoir
- 500m en voiture (5l/100km)
- 5 jours d’un frigo A+++ (attention, la nomenclature vient de changer)
- +/- 1 jour d’internet (avec décodeur TV + WiFi)
- ½ jour de consommation moyenne de stand-by (de tous les appareils en stand-by?)
- 2h½ de consommation électrique d’un ménage moyen belge
Pour information, la consommation moyenne des ménages belges est de 3.500 kWh électriques et de 25.000 kWh sous forme de gaz (maisons 4 façades). (Expliquer cette différence importantes, ses implications en terme de coûté pour l'usager et en terme d'environnement)
[A rédiger] Energie et puissance
- kWh et kW
-courbe de charge de consommation
- courbe de charge de PV
- injection/prélèvement du réseau
- que veut dire maison zéro-énergie
[A rédiger] Le prix de l'électricité
- référence aux marchés
- fluctuation
- tarification et explication de la facture
- lien vers intro expo La Pile
[A rédiger] Stockage électrique
- tous sur les batteries et autres alternatives
- aspects environnementaux et géopolitiques
- Ajouter lien vers la vidéo du débat
[A rédiger] Histoire du comptage de l'électricité
Pourquoi compter ? Comment compter ?
Indiquer le caractère conventionnel du comptage via son histoire et les variations du périmètre et du rythme des relevés.
Au début (fin XIXe siècle) : abonnement à l'électricité sous forme de forfait.
Invention du compteur : mesure une énergie
Quand les compteurs jour/nuit arrivent-ils ?
Voir ce qui s'est passé pour le comptage de l'eau
[A rédiger] Comment fonctionne un réseau électrique ?
Monde de l'ingénieur : machines, câbles, infrastructures (y compris leur maintenance). Le fonctionnement du réseau électrique est un miracle permanent ! Atteindre à tout moment l'équilibre entre production et consommation Automatisation (réserves de capacité) Flexibilité : intégration de l'industrie Le GRT coordonne l'équilibre (avec les BRP) Réseau centralisé et vertical Transport : réseau maillé Distribution : réseau arborescent La demande est appréhendée à travers des prévisions Indicateur de solidarité : 50Hz Voir l'article : https://energieetenvironnement.com/2020/12/06/pour-en-finir-avec-les-energies-pilotables/
Les acteurs du réseau électrique
Insérer l'introduction ici?
[A compléter] Introduction
La libéralisation du marché de l’énergie (effective depuis 2007 à Bruxelles) a deux principaux objectifs:
- Mettre fin au monopole d'Engie (anciennement "Electrabel") et de Luminus (anciennement "SPE") en ce qui concerne la production et la fourniture d'énergie en les mettant (dans ces secteurs d'activités) en concurrence avec des entreprises privées, dans l'espoir que découle de cette compétition une baisse du prix de l’énergie pour le consommateur qui peut désormais choisir et changer librement de fournisseur. C'est ainsi que sont apparus des entreprises comme Mega, Essent, Enceo,... sur la marché de l'énergie belge.
- (phrase?) Que des entités distinctes s’occupent de la production, du transport, de la distribution et de la fourniture d’électricité et de gaz. https://www.energuide.be/fr/questions-reponses/comment-est-organise-le-marche-de-lenergie/37/
[GW Développer sur ce que signifie cette libéralisation : plus complexe, séparation nette des flux financiers et des flux énergétiques, pas de meilleurs prix…
Indiquer aussi quelque part comment fonctionne un réseau électrique : nouvel article? (j'en ai besoin aussi pour l'article sur les chocs et tensions) ]
Producteurs
Les producteurs produisent l’énergie.
En ce qui concerne l'électricité, les principaux producteurs en Belgique sont des entreprises privées (Engie, Luminus, Eneco,..) qui possèdent la plupart des grosses centrales de production que constituent les centrales nucléaires, les centrales au gaz et les éoliennes (offshore et onshore), ainsi que les grosses centrales photovoltaïques qui se développent particulièrement ces dernières années. Parmi ces gros producteurs, il y a également des coopératives citoyennes (Émission zéro, Clef, Courant d'air...). S'ajoutent à ces "gros" producteurs, les "petits" qui produisent principalement de l'électricité pour eux-mêmes et rejettent sur le réseau l'électricité qu'ils ne consomment pas. Il s'agit principalement des propriétaires de panneaux photovoltaïques souvent appelés les "prosumers".
En ce qui concerne le gaz ou le mazout, étant donné que la Belgique ne possède aucun gisement de gaz ou de pétrole, ces matières premières sont produites ailleurs, principalement par de grosses entreprises privées, et importées ensuite vers la Belgique.
Ces producteurs revendent ensuite cette énergie sur les marchés pour être ensuite rachetée par les fournisseurs. Précisons à cet égard que beaucoup de producteurs d'énergie sont également fournisseurs. Dans ce cas, le fournisseur peut fournir ces clients avec de l'énergie issue des moyens de production dont il est lui-même propriétaire.
Gestionnaire de réseau de transport (GRT)
Le gestionnaire de réseau de transport (GRT) d'électricité (aussi appelé le réseau "haute tension") transporte, sur de grandes distances et à l’aide de lignes à haute tension, un gros volume d’électricité, issue des principales centrales de production d'électricité (nucléaires, au gaz et éoliennes) belges ou étrangères vers les gros consommateurs industriels et les réseaux de distribution moyenne et basse tension.
Le gestionnaire du réseau de transport de gaz transporte, sur de grandes distances et à l’aide de conduites de gaz à haute pression, un gros volume de gaz, issu des terminaux gaziers belges, vers les gros consommateurs industriels et les réseaux de distribution moyenne et basse tension.
Gérer le réseau veut dire :
- Entretenir ces conduites de gaz et ces câbles électriques et les cabines de transfert entre le réseau haute et moyenne tension qui composent le réseau;
- En construire de nouvelles, en vue d'augmenter le volume électricité ou de gaz pouvant transiter par le réseau (comme c'est envisagé pour le moment dans le Hainaut);
- Développer les interconnexions avec les pays voisins (comme cela a été le cas récemment avec l’inauguration d'une interconnexion avec l’Allemagne et d'une autre avec la Grand-Bretagne).
- Surveiller l'équilibre du réseau électrique, afin de s'assurer que le volume d’électricité injecté sur le réseau soit toujours égal au volume d’électricité prélevé. Pour financer ses activités, le gestionnaire de réseaux de transport va facturer les gestionnaires de réseau de distribution selon un tarif fixé par le régulateur du marché de l'énergie et qui est proportionnel au nombre de kilowattheures prélevé par le gestionnaire de réseau de distribution pour alimenter son propre réseau.
Le Gouvernement fédéral a désigné ces gestionnaires. Pour l’électricité, il s’agit d’ELIA, pour le gaz, il s’agit de FLUXYS. Pour les lignes d'une tension de 36kV, Elia a été désigné par le Gouvernement bruxellois comme gestionnaire de réseau de transport régional (GRTR).
(https://www.brugel.brussels/acces_rapide/les-acteurs-du-marche-10/introduction-86)
Gestionnaire de réseau de distribution (GRD)
Le Gestionnaire du Réseau de Distribution d'électricité (aussi appelé réseau "basse tension") transporte l’électricité, issue du réseau de transport. C'est à ce réseau que sont raccordés les consommateurs, à l'exception des gros consommateurs industriels directement raccordés au réseau haute tension. En d'autres termes, c'est via ce réseau que l'électricité et le gaz arrivent jusque chez vous.
Cette explication vaut également pour le gaz.
Gérer le réseau veut dire :
- Entretenir ces conduites de gaz et ces câbles électriques, les cabines de transfert et le réseau moyenne et basse tension qui composent le réseau;
- Assurer le comptage de la quantité d'électricité et de gaz consommée par les consommateurs, mais aussi de la quantité d'électricité injectée sur le réseau par les propriétaires de panneaux photovoltaïques. C'est donc le gestionnaire du réseau de distribution qui valide les index relevés chez vous et les transmet aux fournisseurs.
- Surveiller l'équilibre du réseau électrique, afin de s'assurer que le volume d’électricité injecté sur le réseau soit toujours égal au volume d’électricité prélevé.
- Assurer des obligations de service public. À Bruxelles, il s’agit de l’éclairage des routes communales ainsi que de l’approvisionnement en énergie des clients protégés et des festivités en voirie.
Pour financer ses activités, le gestionnaire de réseaux de transport va facturer les fournisseurs selon un tarif fixé par le régulateur du marché de l'énergie et qui est proportionnel au nombre de kilowattheures prélevés par les clients du fournisseur.
À Bruxelles, il n'y a qu'une intercommunale de distribution désignée par le Gouvernement régional : Sibelga.
https://www.brugel.brussels/acces_rapide/les-acteurs-du-marche-10/introduction-86
Usagers
Les usagers c'est vous et nous. Ceux qui à la maison, dans leurs entreprises, usines, ou ailleurs consomment du gaz ou de l'électricité pour pouvoir effectuer des usages (regarder la TV, cuisiner, recharger son téléphone ou ordinateur portable, faire fonctionner des machines de tous types ...).
Pour se fournir en électricité ou en gaz, l'usager signe un contrat avec un fournisseur de son choix. L'usager va, à travers sa facture, payer son fournisseur en fonction du volume électricité ou de gaz consommé.
Depuis quelques années, le consommateur a également la possibilité de produire lui-même une partie de l'électricité qu'il consomme, grâce à l'installation de panneaux photovoltaïques sur son terrain ou son toit, voire même d'éoliennes pour les gros consommateurs (par exemple Colruyt).
Enfin, grâce au partage d’électricité, l'usager peut également se fournir localement en électricité auprès d'un ou plusieurs propriétaires de panneaux photovoltaïques, d'une centrale de biométhanisation ou d'éoliennes situées près de chez lui.
Les fournisseurs
Les fournisseurs sont des entreprises privées qui achètent de l’énergie sur les marchés pour la revendre ensuite à son portefeuille de clients, avec qui le fournisseur a signé un contrat. Les fournisseurs proposent en général plusieurs formules tarifaires adaptées aux besoins et envies du consommateur (prix fixe, prix variable...). Outre la simple fourniture d'électricité ou de gaz, de plus en plus de fournisseurs vendent d'autres services, par exemple des technologies de surveillance et de gestion de votre consommation.
Les fournisseurs facturent, à leurs clients, le volume de gaz et électricité consommé par ces derniers, ces éventuels services additionnels, mais aussi les frais d’utilisation des réseaux et diverses taxes qui sont eux aussi pour la plupart proportionnels à la quantité d’électricité ou de gaz consommé par le consommateur et que son fournisseur à du au préalable payer pour lui auprès du gestionnaire de réseau de distribution et de transport.
Le fournisseur doit en outre respecter toute une série de règles visant à protéger le consommateur face à certains abus potentiels et à lui assurer au maximum un accès à ce bien essentiel qu'est l'énergie.
Ainsi, en vertu des dispositions prévues par le législateur à Bruxelles, les fournisseurs d’énergie sont notamment tenus de :
- faire offre à tout client bruxellois qui le demande (Attention : une demande d’offre ou un document de reprise des énergies n’équivaut pas un contrat d’énergie) ;
- appliquer des tarifs clairs et transparents et ainsi permettre la comparaison entre fournisseurs, mais aussi entre l’offre et le prix réellement payé ;
- proposer des contrats d’une durée minimale de 3 ans, mais auxquels vous pourrez mettre fin à tout moment, moyennant un préavis d’un mois;
- limiter les frais de recouvrement et administratifs à 55 euros
- demander l’autorisation du Juge de Paix afin de pouvoir résilier le contrat d’énergie et obtenir la fermeture des compteurs desservant une résidence principale ou à utilisation principalement domestique
- respecter la trêve hivernale pour les coupures
- disposer d’un service à la clientèle et d’un service de plaintes
- etc…
Enfin, sachez que si vous avez signé un contrat chez un fournisseur depuis la libéralisation du marché, vous avez un fournisseur commercial. Sinon, vous êtes desservi par le fournisseur par défaut qui à Bruxelles est Engie (Electrabel).
(https://www.energuide.be/fr/questions-reponses/comment-est-organise-le-marche-de-lenergie/37/)
Régulateurs
Les régulateurs sont des organismes indépendants (-> qu'est-ce que ça veut dire concrètement?) qui contrôlent le respect des normes légales et des exigences de qualité par les acteurs des marchés de l'électricité et du gaz. Ils assurent le bon fonctionnement du marché et que la concurrence soit ouverte sans distorsion.
À Bruxelles, le régulateur c'est Brugel et au niveau fédéral il s'agit de la CREG.
Pour pouvoir mener à bien ces différentes tâches, Brugel est chargé d'exercer les missions suivantes :
- octroyer les licences des fournisseurs d'électricité et de gaz actifs en Région de Bruxelles-Capitale;
- contrôler le gestionnaire du réseau de distribution pour l'électricité et le gaz : Sibelga;
- contrôler le gestionnaire du réseau de transport régional d'électricité : Elia;
- définir les tarifs d'utilisation du réseau de distribution;
- assurer le respect de la législation régionale;
- assurer le respect des missions de service public;
- octroyer les certificats verts.
- conseiller les autorités régionales
Tandis que la CREG exerce les missions suivantes :
- veiller au respect de la transparence et de la concurrence sur les marchés de l’électricité et du gaz ;
- veiller à ce que la situation des marchés vise l'intérêt général et cadre avec la politique énergétique globale ;
- conseiller les autorités fédérales ;
- définir les tarifs d'utilisation du réseau de transport.
En Région wallonne le régulateur est la CWAPE et en Flandre il s'agit de la VREG.
https://www.brugel.brussels/acces_rapide/les-acteurs-du-marche-10/introduction-86
https://www.energuide.be/fr/questions-reponses/comment-est-organise-le-marche-de-lenergie/37/
Prix de l'énergie
Définition du prix de l'électricité
Plusieurs éléments composent le prix de l'électricité que paie le client final sur la facture qu'il reçoit de son fournisseur. On peut les classer en deux grandes parties : le prix de l'électricité en tant que tel et toutes les composantes, dont le prix est régulé, c'est-à-dire, définit soit par le régulateur soit par le Gouvernement fédéral ou régional. Vous trouverez plus de détails sur ces différentes composantes sur ce lien.
La composante dont la définition du prix est la plus complexe est donc celle de l'électricité en tant que tel. Cette composante se divise en deux éléments :
- La marge qu'applique votre fournisseur pour payer ses frais de fonctionnement et qui est définie par le fournisseur lui-même
- le prix auquel le fournisseur achète l'électricité qu'il va revendre à ses clients ensuite.
Chaque fournisseur a la possibilité d'acheter cette électricité sur deux types de marché : le marché de gros à long terme et le marché de gros à court terme qui ont chacun leur avantages et inconvénients. Au fournisseur d’essayer de prévoir au mieux le volume d'électricité qui sera consommé par ses clients et de trouver le subtil équilibre entre les deux types de marché pour au final acheter un maximum d'électricité au meilleur prix.
Le marché du gros à long terme
Le marché du gros à long terme en Belgique se joue sur l’ICE ENDEX (power BE).
Sur ce marché, plusieurs types de contrats sont possibles mais ceux-ci sont inflexibles. Ils offrent l’avantage de connaitre à l’avance le prix que l’on va payer dans les mois et les années à venir mais les prix sont souvent plus chers que sur le marché à court terme. Les contrats possibles sont :
- Month Ahead : on achète 1 mois à l’avance
- Quarter Ahead : on achète 3 mois à l’avance
- Year Ahead : on achète 1 à 3 années à l’avance
Le marché du gros à court terme
Il existe plusieurs types de marché du gros à court terme sur la bourse européenne des marchés de l’électricité (EPEX SPOT) :
- le « Day-Ahead-Market»
- C’est le marché qui a lieu jusqu’à 14h30 la veille du jour de la livraison,
- La commande se fait heure par heure,
- L’intraday
- Le marché ouvre deux heures après la fermeture du Day-Ahead-Market et se clôture jusqu’à 5 minutes avant la livraison physique.
- C’est un marché d’ajustement qui permet de faire face à d’éventuels prévisions erronées ou pannes techniques.
L'augmentation du prix de l'énergie
En 2020, le prix de l’énergie s’est effondré en raison de la pandémie du coronavirus, des mesures sanitaires prises un peu partout sur la planète et le ralentissement de l'économie mondiale. Mais en début 2021, les prix de l’énergie explosent. Cette brusque augmentation est due à plusieurs facteurs. Cet article survole ces facteurs qui permettent de comprendre pourquoi le prix de l’énergie connait une telle augmentation.
Ce qui suit est principalement rédigé sur base de la formation-éclair « Prix de l’électricité et géopolitique de l’énergie » donnée par Adel El Gammal, professeur à l’ULB et secrétaire général de l’European Energy Research Alliance (EERA). Pour voir ou revoir l’enregistrement de la formation, cliquez ICI et pour le PowerPoint d’Adel El Gammal, cliquez ICI.
La présentation de Nicolas Poncin d’InforGazElec, intervenu au sein de la communauté d’énergie Volt’ataqa, a également été sollicitée. Vous pouvez contacter InforGazElec pour toutes questions liées à l’énergie, pour cela, cliquez ICI.
Quelle augmentation ?
Les graphiques suivants (InforGazElec) représentent l’ampleur de cette augmentation du prix de l’électricité et du gaz sur le marché bruxellois.
Les deux premiers graphiques sont consacrés à l’électricité et les deux derniers concernent le gaz. Ces graphiques rendent compte de l’augmentation depuis 2007 à aujourd’hui ainsi que depuis décembre 2020 à octobre 2021.
Pourquoi une telle augmentation ?
C’est le prix des énergies fossiles qui a considérablement augmenté. On peut consulter le prix du gaz sur les marchés à terme ici. (En cliquant sur le mois, on voit l'évolution du prix de gros. Il est possible de changer l'échelle temporelle).
Le prix de l’électricité à suivi cette augmentation. Une combinaison de facteurs explique ce phénomène. Lors de la formation, Adel El Gammal identifie les facteurs de marché et les facteurs géopolitiques.
Facteurs de marché
Le marché mondial a connu un déséquilibre entre l’offre et la demande d’énergie. Nous nous retrouvons alors avec une offre plus faible que la demande pour plusieurs raisons :
- La reprise économique qui a suivi la crise sanitaire du COVID-19 a induit une demande énorme en gaz et en charbon, en Asie et particulièrement en Chine. La demande en énergie a augmenté de 8 % entre 2020 et 2021 ;
- Dans l’hémisphère nord, l’automne 2021 a été particulièrement froid ce qui a provoqué une demande précoce en énergie ;
- La production des éoliennes a été particulièrement faible ;
- La production intra-européenne de gaz (nord de la Hollande) a diminué pour des raisons de sécurité suite à des tremblements de terre dus à l'exploitation.
Outre ces facteurs, le niveau du stock d’énergie a été assez limité en été 2021 pour des raisons assez compliquées à expliquer, selon Adel El Gammal. Une autre raison explique ce déséquilibre : la diminution de la fourniture. Lors de la COVID-19, beaucoup d’opérations de maintenance ont été postposées, ce qui a provoqué des pannes et des réparations non-prévues. Les incertitudes liées au soutien politique accordé à l'exploitation des énergies fossiles ont pour conséquence une diminution des investissements dans les infrastructures d’énergie fossile. Nous sommes donc face à des infrastructures vieillissantes qui sont mal entretenues, ce qui donne lieu à une diminution de la capacité de flexibilité du marché.
Facteurs géopolitiques
La gravité de la situation européenne s’explique par la part toujours largement majoritaire des énergies fossiles dans le mix énergétique européen (plus de 70%). Dans le cadre de la transition énergétique, des infrastructures de production d’énergie renouvelable ont été déployées mais cela ne réduit pas (encore) la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles. De plus, la production totale d’énergie en Europe a diminué, ce qui augmente davantage la dépendance de l'UE en approvisionnement énergétique provenant de l'extérieur de l'UE, spécifiquement au niveau des énergies fossiles. Cela fait de l'Europe le continent le plus dépendant des importations d'énergie.
Puisque les prix du marché international grimpent et que l’Europe est très dépendante énergétiquement parlant, les prix du marché européen suivent cette tendance.
En Europe, 50 % du gaz consommé est russe et le reste de la fourniture est assez peu diversifié. L’Algérie fournit également l’Europe en gaz mais sous une forme liquide, beaucoup plus facilement transportable (car cela ne nécessite pas de pipeline), appelé LNG. Lorsque le gaz est transporté par pipeline, les relations commerciales s’établissent de point à point. Par contre, pour le pétrole et le LNG, le marché est beaucoup plus libre.
La Chine, qui a pour politique un développement économique important, a acheté une grande part du LNG disponible sur le marché. L’Europe s’est alors retrouvée en position de faiblesse face à ses fournisseurs traditionnels, en particulier la Russie.
Vu le faible niveau d’offre par rapport à la demande, le Président russe Poutine aurait pu augmenter la production de gaz du pays afin de subvenir à la demande. Mais il n’a pas du tout adopté cette stratégie. Il a « simplement » continué à honorer les contrats à long terme sans augmenter sa production.
La principale raison qui a motivé son choix est issue des tensions géopolitiques entre l’Ukraine et la Russie. La Russie importe le gaz par deux voies principales : le Nord Stream (dans la mer Baltique) et un autre pipeline passant par l’Ukraine. Afin de priver l’Ukraine des droits de passage et pour d’autres raisons géopolitiques, V. Poutine a fait construire le Nord Stream II, pipeline qui contourne l’Ukraine. Ce pipeline est construit et techniquement fonctionnel, mais Poutine a besoin de l’accord de l’Europe pour le mettre en service alors même que l'UE veut soutenir l'Ukraine. Ne pas augmenter la production de gaz est un moyen pour V. Poutine de faire pression sur l’Europe afin d’obtenir cet accord. Poutine a tout à gagner à augmenter la dépendance de l’Europe au gaz russe.
Prix de l’électricité et prix des énergies fossiles, quel lien ?
Le lien qui existe entre les prix de l’électricité et des énergies fossiles est structurel, c’est l’organisation du marché qui crée ce lien. Le marché est construit sur un principe qui reflète une réalité économique datant de 20 ou 30 ans, ce système n’est plus adapté au marché actuel.
Dans chaque pays, il y a une autorité responsable de l’adéquation entre l’offre et la demande en électricité. En Belgique, cette autorité, c’est Elia, qui est aussi gestionnaire du réseau de transport (haute tension). La demande est pilotée par les consommateurs et les industries, et l’offre est pilotée par cette autorité responsable qui ordonne la mise en service des centrales et donc la production. En premier lieu, ce sont les sources de production les moins chères qui sont privilégiées. Si cela ne suffit pas, d’autres sources, plus chères sont sollicitées. Les sources les moins chères sont celles qui produisent de l’énergie renouvelable car étant donné que l’infrastructure est existante, que les coûts marginaux sont très faibles et qu’il ne faut pas acheter de matière première pour produire de l’électricité, la production est bon marché. En dernier lieu, c’est toujours les centrales à gaz qui sont sollicitées car leur flexibilité permet de faire face aux aléas du renouvelable. C’est la dernière centrale utilisée qui fixe le prix de l’électricité au niveau du marché de gros et chaque centrale fixe son prix. Ainsi, puisque le prix du gaz a augmenté, le prix de l’électricité augmente lui aussi. Or, le coût de production de l’électricité n’a pas changé pour les sources renouvelables, cela implique donc d’énormes bénéfices pour les propriétaires de ces infrastructures.
Puisque ce système n’est plus adapté, il faudrait à priori le faire évoluer. Mais l’UE n’est pas favorable au changement car cela perturberait immensément le marché, basé sur des investissements capitalistiques à long terme. Cela équivaudrait à modifier l’ADN du marché énergétique européen.
Pourtant, revoir les mécanismes de marché est fondamental, nous avons besoin de mécanismes plus vertueux et c’est en cela que la transition énergétique est une question sociétale et non simplement une question technique et économique. Le marché seul ne permettra pas de réaliser une transition énergétique, il va falloir tordre le marché pour y arriver.
Les certificats verts
- Qu’est-ce que le certificat vert ?
Le certificat vert sert à inciter les citoyens à installer des panneaux photovoltaïques. Ce mécanisme d’aide a été créé par le gouvernement belge pour poursuivre un objectif environnemental. Les particuliers qui produisent de l’électricité grâce à leur installation photovoltaïque certifiée (pour leur propre compte ou pour le réinjecter dans le réseau public) reçoivent une compensation, appelée le « certificat vert ». Le Certificat Vert (CV) est une garantie de production d’énergie verte que possède le propriétaire de panneaux photovoltaïques.
- Comment les revendre ?
Il acquiert de la valeur s’il est revendu :
Aux fournisseurs d’électricité : Engie, Lampiris, Luminus, Mega, Eneco…
Au gestionnaire du réseau de transport de l’électricité belge : Elia.
À des particuliers qui les revendent soit aux fournisseurs, soit à Elia.
La valeur économique du certificat vert ne peut donc être perçue que si celui-ci est revendu. Évidemment, les entités comme les fournisseurs d’énergies doivent atteindre un certain nombre de certificats achetés par an, en fonction de l’énergie qu’ils ont distribuée sur une certaine période. C’est le système des quotas.
Le certificat vert constitue donc une réelle aide financière de l’état destinée aux personnes ayant investi dans une installation photovoltaïque. Et il permet en même temps de garantir une importante production et utilisation de l’électricité verte.
L’octroi des certificats verts, le prix de revente de ceux-ci et les quotas que les fournisseurs et distributeurs d’électricité doivent acheter dépendent des différentes régions.
- Certificats verts en 2022
Pour qui?
▶ Panneaux certifiés par Brugel (10 ans de validité)
▶ Compensation de CO2 de minimum 217 Kg
Combien?
▶ Puissance < 5000 Wc = 3 CV par MWh
▶ Puissance > 5000 Wc = 2,4 CV
Comment?
- Certification
- Déclaration relevés indexe à Sibelga
- Certificats après deux mois sur Brugel (5 ans de validité)
Quota de vente
10,8% de la production annuelle d’énergie
Prix
✓ Prix minimal imposé : 65 € par certificat
✓ Prix moyen : 95 €
- Quel prix pour un certificat vert en Belgique ?
Le prix minimal pour un certificat verts à Bruxelles en 2022 se situe entre 65 € et 95€. Vos panneaux solaires doivent être certifiés par Brugel avec une validité de 10 ans.
- Les certificats verts à Bruxelles?
Le système de certificats est régi à Bruxelles par Brugel. Brugel est le régulateur d’énergie de la Région Bruxelles-Capitale.
Voici un petit bilan du fonctionnement de la cogénération du site Merlo de chez BinHome en 2021:
- 738,00 € de gain dû à la vente de CV ;
- Environ 4300 heures de fonctionnement ;
- 309 MWhé et 488 MWhth produits ;
- 50 Tonnes de Co2 évités.
- Qui y a droit ?
Pour avoir droit aux certificats verts, il faut absolument avoir une installation produisant de l’énergie verte et certifiée par Brugel. Chaque certification est valable pendant 10 ans. Brugel calcule la quantité de CO2 économisée grâce à votre installation. Il faut avoir compensé, au minimum, 217 Kg de CO2.
- Calcul du nombre de certificats octroyés par installation
À Bruxelles, vous avez droit à 1,83 certificat par MWh. Ce chiffre est ensuite multiplié par un coefficient qui dépend de la puissance de votre installation.
Si la puissance est supérieure à 5000 Wc, le coefficient est de 1,32. Vous obtenez 2,4 CV par MWh.
Si la puissance est inférieure à 5000 WC, le multiplicateur est de 1,65. Vous obtenez donc 3 CV par MWh
- La procédure à suivre
Lorsque vous souhaitez obtenir des certificats verts, vous devez, avant toute chose, procéder à la certification de vos installations. Ensuite, vous devez communiquer au gestionnaire de réseau Sibelga le relevé de vos indexes. Pour cela, Sibelga dispose d’une plateforme sur laquelle vous pouvez vous rendre directement : greenmeter. Le gestionnaire les communiquera à Brugel pour que l’organisme fasse le calcul. Vous trouverez ensuite vos certificats sur la plateforme de Brugel.
Le délai pour l’obtention des certificats est de deux mois et la demande peut être faite maximum quatre fois par an. Ces certificats ont une validité de 5 ans.
- Revente des certificats
Chaque année, les fournisseurs d’énergie doivent racheter un certain nombre de certificats verts. Le quota de certificats que chaque fournisseur doit atteindre est défini par Brugel. Le nombre de certificats achetés doit être communiqué avant le 31 janvier de l’année suivante. Si ce quota n’est pas respecté, ils doivent payer une amende de 100€ par certificat. En 2020, le quota défini par Brugel était de 10%. En 2021 celui-ci a augmenté de 0,8%. En janvier 2022, les fournisseurs d’énergie devront donc prouver qu’ils ont acheté des certificats verts proportionnels à 10,8% de leur production énergétique annuelle.
- Les Prix de vente
Mais à quel prix ces fournisseurs et Elia achètent-ils ces certificats ? Le prix minimal légal par certificat est de 65€. Le prix dépend de chaque fournisseur, mais en moyenne, à Bruxelles, un CV est revendu à 95€.
- Brusol c’est quoi ?
Brusol vous permet de bénéficier de panneaux solaires gratuits à Bruxelles en échange de certificats verts. Cette filiale d’EnergyVision est apparue en 2020 et a connu tout de suite un grand succès. Elle vous permet d’installer gratuitement vos panneaux en échange des certificats verts, mais aussi de profiter d’une énergie 100% renouvelable. Attention qu’après 10 ans il faudra changer l’onduleur et vous sera facturé (prix environ 3000€-4000€ par onduleur).
- RESCert c’est quoi ?
RESCert est un organisme qui reprend tous les installateurs agréés en panneau photovoltaïque qui sont en Belgique. Bien entendu cette liste n’a plus été mise à jour depuis quelques années. Il se peut que du coup certains installateurs n’existent plus. Ceci vous évitera de tomber sur des escrocs et ils pourront vous conseiller pour avoir un rendement optimal vis-à-vis des panneaux photovoltaïques.
- La réglementation européenne
La réglementation européenne est issue d’une directive de 2001, qui doit garantir l’origine de l’électricité et prouvé que c’est bien de la production dite « énergie renouvelable. » Les garanties d’origines ont pour but de promulguer les investissements vers les énergies renouvelables pour accélérer le développement dans les énergies vertes.
- Certificat vert en Europe ?
Les certificats verts ont d’abord été testée plus tôt aux Etats-Unis, ce qui a donné l’idée à l’Europe d’en faire aussi. Les autorités européennes ont lancé ce type de certificat vert dans les années 2000 (à vérifier) pour inciter les gens à avoir de la production d’énergie renouvelable. Pour la réglementation européenne le but est de créer un système de garantie de l’électricité produite à partir de sources d’énergies renouvelable. Pour faciliter les échanges d’électricité renouvelable et d’accroitre la transparence pour le choix du consommateur entre l’énergie renouvelable et l’énergie non renouvelable.
- France, Italie, Royaume-Uni, Danemark et Suède ?
Les états européens s’organisent différemment. La France à une vision d’acquérir 21% d’énergies renouvelables d’ici 2020 (à vérifier), la France a choisi aussi un marché de certificats vert privés qui est non soutenu par une réglementation. C’est-à-dire que n’importe quels fournisseurs d’électricités peut obtenir des certificats en produisant lui-même de l’électricité renouvelable. Ainsi tout producteurs d’électricité renouvelable peut négocier lui-même le prix des certificats verts sur le marché. En Italie c’est un marché ouvert et volontaire qui est proposé. Pour le Royaume-Uni, Danemark et Suède c’est un système obligatoire de certificats verts qui sont basés sur des quotas de production de fourniture ou de consommation et montrant bien que c’est de l’électricité qui est certifié d’origine renouvelable.
Sources :
https://www.guide-panneaux-photovoltaiques.be/primes/quest-ce-quun-certificat-vert/
https://rescert.be/fr/list?res_category=2
[A rédiger] Analyse critique de la libéralisation des marchés de l'énergie
Théorie néoclassique informe aujourd'hui les politiques publiques et privées. Marché : Acheteurs et vendeurs Acheteur : maximisation de l'utilité (produits, confort) Venduer : maximisation de la fonction de production (travail, capital). L'énergie en est absente Relations : équilibre sur les marchés, contrats temporaires --> circulation du capital L'argent passe des consommateurs aux fournisseurs La libéralisation transforme l'usager en client (l'ingénieur le voit comme un consommateur) Consommateur actif : changement de fournisseur Instruments basés sur le marché : tarifs, subsides, taxes Instruments basés sur l'hypothèse du déficit d'information : feedback, Fournisseur favorables à la tarification dynamique : reflète mieux le marché (le "coût vérité") Article sur certificats verts ?
[A finaliser] La précarité énergétique
A voir ou revoir, la formation VdE du 01/07/20 sur la précarité énergétique : Vidéo + Présentation power point
La précarité énergétique fait référence à une situation dans laquelle une personne ou un ménage rencontre des difficultés particulières dans son logement à satisfaire ses besoins élémentaires en énergie.
En région bruxelloise, les chiffres sont les suivants (selon le Rapport de la Fondation Roi Baudouin, 2019) :
- Précarité énergétique mesurée (part du budget consacrée à l’énergie trop élevée) : 12,1%
- Précarité énergétique cachée (part du budget consacrée à l’énergie trop basse) : 9,9 %
- Précarité énergétique ressentie (déclaration) : 10,9 %
- Total : 28,3%
Causes de la précarité énergétique :
- Revenus trop faibles. Pour information, 33% des Bruxellois vivent avec un revenu inférieur au seuil de risque de pauvreté, et 39% se trouvent en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.
- Prix élevés de l’énergie : le prix de l’énergie a augmenté de 33% en RBC, entre 2007 et 2018
- Faible efficacité énergétique des logements :
- 85 % du bâti bruxellois construit avant les années 60’, avec mauvaise performance énergétique
- Selon BE, 30 % des bâtiments ne seraient pas isolés du tout
- Mais aussi… difficultés de nature administrative, complexité des procédures, isolement, rapport locataires/propriétaires, non-recours …
Quels sont les ménages touchés ?
Les familles monoparentales et les personnes isolées sont les plus touchées par la précarité énergétique, ainsi que les personnes avec des bas revenus.
Par ailleurs, les personnes se chauffant exclusivement à l’électricité consacrent, logiquement, une part important de leur budget à la facture d’électricité.
Les ménages cumulant les 3 caractéristiques (familles monoparentales ou personnes isolées, avec des bas revenus et se chauffant à l’électricité) sont particulièrement exposés.
Multiples conséquences
- Santé psychologique
- Santé physique
- Surendettement
- Isolement social
- Dégradation du logement
Plus d’infos
Voir le site https://www.socialenergie.be/fr/ (partenaire dans VdE).
Démocratie énergétique
Pourquoi impliquer les citoyens et les acteurs locaux dans la transition énergétique ?
Pour plus de Démocratie énergétique !
On parle de plus en plus d’implication des citoyens, des communes, des petites entreprises, … dans la transition énergétique. C’est l’idée que ces acteurs ne soient plus restreints au rôle de simple « payeur de facture », et jouent un rôle plus actif sur le marché de l'énergie, en produisant, ou en vendant eux-mêmes de l’énergie, en étant rémunéré pour faire varier leur consommation en fonction de la production d’énergie disponible sur le réseau, ... Ceci, aussi bien individuellement, qu’à travers des structures collectives comme par exemple, les communautés d’énergie. Par ce biais, ces acteurs ont une influence sur le fonctionnement du système énergétique. Ces structures collectives constituent aussi des espaces de débat public sur le fonctionnement de ce système.
Parallèlement à cette évolution du rôle de ces acteurs s'est développé le concept de "Démocratie énergétique". Bien que différentes définitions (parfois floues ou contradictoires) existent, ce concept se décline en général en plusieurs principes :
- Accès universel & Justice sociale: Tout le monde a accès à une énergie suffisante et abordable. La réduction de la consommation va de pair avec l'élimination de la pauvreté énergétique. Le système énergétique doit donner la priorité aux besoins des communautés, des ménages et des personnes marginalisées.
- Énergie renouvelable, durable & locale : Les ressources en combustibles fossiles doivent être laissées dans le sol. Le bouquet énergétique doit être aussi renouvelable que possible et, à terme, qu'il le soit à 100 %.
- Propriété publique & sociale : Répondre aux besoins des personnes tout en restant dans les limites planétaires nécessite que de nouvelles formes de propriété publique - par les municipalités, les collectifs de citoyens et les travailleurs - émergent pour servir l’intérêt public. Les moyens de production doivent être socialisés et démocratisés.
- Prix juste & emplois vertueux : La transition énergétique doit être codirigée par les travailleurs afin de garantir que les emplois dans le secteur des énergies renouvelables soient créés, syndiqués et payés équitablement.
- Sources : https://energy-democracy.net/
Quel est l'impact de cette évolution?
L’élargissement du rôle de consommateur a un impact potentiel majeur : rendre le marché de l’énergie beaucoup plus démocratique, en vue d’accélérer la transition vers un système énergétique propre, inclusif et de plus en plus résilient.
En effet, le fait que le système énergétique soit encore aujourd’hui aux mains de grands groupes énergétiques, très souvent impliqués dans les énergies fossiles, dont le profit à court terme est le principal objectif et ayant une grande capacité d’influence auprès des décideurs politiques, constituent un frein majeur vers cette évolution. L’arrivée d’acteurs locaux, se réappropriant les moyens de production et décentralisant le marché de l’énergie pourrait bousculer les équilibres de pouvoir existants et donc changer sérieusement la donne.
Comment est-on arrivé là ?
En Belgique, le système énergétique s'est progressivement construit à partir d'intercommunales et de producteurs locaux. D'un point de vue technique, le réseau a ainsi été conçu de manière centralisée, s'adossant à des centrales de plus en plus puissantes jusqu'aux premières centrales nucléaires dans les années 1970, suscitant dès le début des oppositions et des manifestations envers cette nouvelle source d'énergie. Outre l'énergie nucléaire, l'approvisionnement énergétique de la Belgique dans l'après-guerre a également été caractérisé par une importation du Moyen-Orient de grandes quantités de pétrole et de gaz bon marché. Aucun investissement significatif dans les énergies renouvelables n'a été réalisé, même après les crises pétrolières. Au milieu des années 80, les trois seules compagnies d'électricité en Belgique ont fusionné pour former Electrabel en 1990, qui a ainsi acquis un quasi-monopole.
Le mouvement coopératif est né peu de temps après. En Flandre, des citoyens engagés ont créé leur première coopérative en 1991 : Ecopower. Depuis lors, de plus en plus de citoyens se sont organisés, en vue de s’impliquer eux-mêmes dans la transition énergétique, afin de l'accélérer, plutôt que d'attendre que les grands acteurs traditionnels le fassent. A Bruxelles, les initiatives citoyennes relatives à l’énergie restent encore peu nombreuses.
Fin 2018, l'Union européenne a adoptée le “Clean Energy Package” (CEP), un ensemble de propositions législatives visant à fournir un cadre au secteur énergétique de l'UE afin d'accélérer la transition vers l'énergie renouvelable en Europe et de mettre le consommateur au centre du système énergétique. La mise en œuvre du CEP devrait ainsi complètement reconfigurer le paysage énergétique dans les prochaines décennies, en permettant à une plus grand partie de la population de produire, stocker, consommer et vendre de l'énergie renouvelable sans être soumis à des charges financières disproportionnées et à des procédures discriminatoires.
C’est donc surtout la conséquence d’évolutions socio-politiques et législatives relatives à l’énergie qui ont contribué à élargir le rôle des citoyens dans le système énergétique.
C’est également une conséquence de l’évolution des technologies de production de l'énergie. En effet, les énergies renouvelables, dont les centrales de production peuvent être de très petites tailles, rendent possible cet élargissement du rôle du consommateur, contrairement aux centrales au charbon, au gaz ou nucléaire qui vu leurs tailles, ainsi que leurs coûts de construction et de fonctionnement sont uniquement la propriété de grosses entreprises. En outre, les compteurs communicants élargissent aussi le champ des possibles, en assurant le mesurage par exemple d'un partage de l’énergie entre voisins, ou encore de suivre sa consommation de manière extrêmement rapprochée, ce que les compteurs classiques, relevés annuellement, ne permettent pas.
Histoire de l'énergie
Très courte histoire des infrastructures énergétiques bruxelloises
Article publié dans "Bruxelles en mouvements" (décembre 2021)
Les énergies fossiles ont profondément façonné les villes, et Bruxelles parmi les premières, il y a deux siècles. Les nouvelles infrastructures investissent généralement d’abord l’espace public, là où les gouvernements ont une emprise simple et où les innovations peuvent faire leur démonstration à la population. La généralisation de la distribution de gaz et ensuite d’électricité a permis de démultiplier, partout ailleurs, les points où une « machine » peut être branchée.
Bruxelles façonnée par les énergies fossiles
Longtemps l’approvisionnement des villes en énergie a principalement consisté en aliments, bois, chevaux et autres éléments directement issus du vivant. Les moulins à eau (et à vent plus tard) se trouvaient pour l’essentiel à la campagne. Les réseaux d’approvisionnement ont commencé à se modifier considérablement avec les arrivées successives du charbon, du gaz, de l’électricité et du pétrole.
D’un point de vue métabolique, les villes peuvent être vues comme des organes qui consomment des flux d’énergie et de matières venus d’ailleurs pour gagner en puissance politique et économique, en activités spécialisées. Les villes concentrent autant la consommation d’énergie que les multiples activités politiques, économiques et administratives qui s’y déroulent. L’arrivée des énergies fossiles a permis le développement croissant de fonctions urbaines, toujours plus variées et plus denses en consommation d’énergie, et qui aujourd’hui sont particulièrement enchevêtrées. Bien entendu ce métabolisme particulièrement gourmand a pour conséquence que les flux sortants sont aujourd’hui très polluants : CO2, particules fines, NOx, plastics, matières organiques, déchets en tout genre… L’énergie arrive en ville sous forme primaire (fossiles) ou secondaire (électricité), mais aussi sous forme de produits (énergie utilisée pour leur fabrication, parfois appelée « énergie grise »).
La ville se prête particulièrement bien au déploiement de nouveaux vecteurs énergétiques si ceux-ci sont suffisamment fluides pour passer spontanément dans des espaces assez réduits, comme les câbles et les tuyaux, d’où l’intérêt immédiat pour le gaz et ensuite pour l’électricité quand l’innovation apparaît.
Une usine à gaz (obtenu par distillation de la houille) est construite dès 1819 pour alimenter l’éclairage public de Bruxelles. Elle est accompagnée de son gazomètre (réservoir pour stocker le gaz). « La Société Meeus […] s’offrit le 24 septembre 1818 à acheter les bâtiments de la chapelle Saint Roch pour y établir ses gazomètres. C’est en cet endroit déshérité de la capitale, entre la rue Saint Roch et le Vieux Marché aux Bêtes (l’actuelle rue Saint Jean Népomucène), le long du Passage du Souvenir (en bordure de la Senne) que s’installa la première usine à gaz de Bruxelles. »[1] Assez vite des particuliers s’abonnent à ce système commode pour s’éclairer. En 1875, la ville de Bruxelles reprend l’éclairage public pour l’exploiter en régie.
L’introduction de l’éclairage au gaz a étendu considérablement les activités humaines : il permettait aux ouvriers de se rendre en toute sécurité dans les usines et d'en revenir à toute heure ; il prolongeait les heures de loisir (créant la possibilité d'une vie nocturne urbaine) ; il permettait aux yeux de l'État et de la loi de scruter les coins et recoins les plus sombres de la ville. En outre, il est devenu un spectacle en soi, les nouveaux espaces de rue illuminés devenant un aimant pour les promeneurs, qui s'émerveillaient de l'intensité de la lumière.
Mais c’est surtout la fée électricité qui a démocratisé la lumière artificielle. Bruxelles est touchée par la vague d’électrification en 1880. Les places et les boulevards sont éclairés par de la « lumière électrique ». L’électricité est un sous-produit de l’énergie fossile puisqu’à l’époque, c’est principalement le charbon qui en est la source. Les centrales électriques sont d’abord de petite taille et destinées à des activités spécifiques – le tramway apparaît en 1892 à Bruxelles. L’électricité est tout d’abord un produit de luxe, comme en témoigne l’intérêt de Léopold II envers l’électricité dès 1887 et qui se concrétise en 1891 par l’éclairage « féérique » des serres royales à Laeken. Dans certaines villes, plus grandes que Bruxelles, l’électricité va jouer un rôle central dans les déplacements horizontaux (métro) et verticaux (ascenseurs), ajoutant ainsi de nouvelles dimensions aux villes.
Au début du XXe siècle, les compagnies d’électricité et de gaz se multiplient en Belgique, les réseaux locaux débutent leurs interconnexions. L’électricité pénètre les villes et les villages, mais le réseau est sous-utilisé selon les compagnies qui le déploient. A quoi bon déployer cette importante infrastructure si elle n’est utilisée que quelques heures le soir (pour s’éclairer) ? De multiples appareils vont progressivement s’introduire dans les entreprises et dans les ménages, appareils qui sont utiles à diverses heures du jour et de la nuit (radio, fer à repasser, frigo, lave-linge…). L’électricité n’est-elle pas le moyen propre d’avoir à domicile une série de nouveaux services ? Voici ce que dit en 1937 « Mes recettes de cuisine électrique », guide pratique à destination des ménagères qui désirent s’équiper de moyens de cuisson électriques : « C’est au nom de la Qualité, de l’Hygiène et de l’Économie que vous vous devez de cuisiner électriquement ; non seulement rien n’existe qui puisse mieux faire, mais rien n’existe qui puisse faire aussi bien et cela avec, pour vous, Madame, le minimum d’effort. »[2] Le « confort moderne » s’est souvent introduit dans les familles en s’adressant aux ménagères, et s’il a bien libéré les femmes de tâches pénibles, il a multiplié les appareils et a augmenté la consommation d’électricité.
Le charbon a été très longtemps la première source d’énergie utilisée à Bruxelles, que ce soit pour produire de l’électricité ou pour se chauffer. En 1961, 90% des ménages belges se chauffaient encore au charbon (contre 15% vingt ans plus tard). Bien qu’il soit probable que ces proportions soient moindres à Bruxelles, le charbon a laissé de nombreuses traces dans la structure des maisons (caves, poêles, cheminées…). Les maisons dites « bruxelloises », caractéristiques de la première couronne, sont les maisons de la révolution industrielle, miroir d’une certaine opulence (à laquelle la colonisation a évidemment contribuée) et hautes de plafond afin de pouvoir respirer dans des espaces chauffés au charbon. Les promeneurs des années 80 se souviendront d’ailleurs des façades noircies par les fumées carbonées, ravalées depuis. L’avènement du pétrole et de l’automobile ont aussi considérablement façonné la ville, en développant considérablement la mobilité individuelle, notamment au travers d’autoroutes urbaines, leurs viaducs et leurs tunnels. Mais ceci est une autre histoire…
Le pouvoir des infrastructures énergétiques
Depuis que les villes existent, elles sont alimentées par un flux d’énergie qui vient de l’extérieur (alimentation des humains et des chevaux, bois…) car l’espace urbain ne permet généralement pas de produire l’énergie nécessaire sur place. Mais comme on l’a vu, l’arrivée des carburants fossiles a chamboulé la conception même des villes : sous perfusion croissante d’énergie, elles ont pu grandir et s’étendre. Centres de pouvoir politique et économique, elles se sont toujours assurées d’avoir une emprise sur leurs réseaux d’approvisionnement, extérieurs et intérieurs.
Au début du XXe siècle, en Belgique, les entreprises d’électricité et de gaz sont principalement privées et elles opèrent sous concession des communes, qui leur louent en quelque sorte des parties de leurs territoires. Mais certaines communes, dont Bruxelles, ont des régies publiques pour administrer ces nouveaux réseaux. La loi de 1922 sur les intercommunales autorise les communes à se rassembler pour s’occuper des nouvelles infrastructures qui se montrent si stratégiques. A l’échéance des contrats de concession, les communes vont prendre en main la gestion de l’électricité et du gaz, dans des intercommunales pures (sans partenaire privé) ou mixtes (avec partenaire privé). Les intercommunales mixtes vont progressivement fusionner pour aboutir à Electrabel en 1990 (donc détenu par des holdings et des communes). Les plus anciens se souviennent des noms d’Intercom, Ebes, Unerg, Interbrabant et autres Electrobel.
Alors que certains pays européens ont nationalisé leur système électrique à partir de 1945, les communes ont en Belgique tenu à organiser le réseau en partenariat avec des entreprises privées : les communes apportent l’usage de leurs voiries et les entreprises privées apportent leurs installations de distribution et leur savoir-faire. Est-ce étonnant quand on connaît le pouvoir important des communes dans la vie politique belge ? Toutefois, face aux velléités de la FGTB de nationaliser le secteur électrique, un compromis est trouvé en 1955 sous forme du Comité de Contrôle de l’Électricité où siègent paritairement syndicats et représentants du patronat, et qui a pour fonction de planifier le développement du secteur.[3]
La libéralisation du secteur de l’énergie, suite aux directives européennes de 1996 et 2003, va mener à une unique intercommunale pour la Région, Sibelga. Electrabel sort de son capital en 2013, et les communes n’ont plus que des parts résiduelles dans les fournisseurs historiques. Ainsi sont séparés des métiers auparavant étroitement associés : production*, fourniture*, transport* et distribution* – toutes opérations qui doivent désormais rétribuer divers actionnaires. Et sont créées des institutions pour surveiller les agissements et la bonne coordination de ces nouveaux acteurs : les régulateurs*, dont les tâches ont été scindées selon les compétences fédérales (marché, grosses productions, transport…) et régionales (distribution et productions qui lui sont rattachées…), les médiateurs… Et tout ce monde se retrouve dans des associations homogènes au niveau européen. La protection des usagers relève à la fois du niveau fédéral et des régions. Inutile de dire que rares sont les personnes qui comprennent ce système !
Le rôle des communes
On l’oublie trop souvent, les communes sont les propriétaires des réseaux de distribution. A Bruxelles, elles ont mutualisé leur propriété des réseaux de distribution dans une intercommunale de droit public (Interfin) et ont confié la gestion des opérations du réseau à une société de droit privé (Sibelga) qui est tenue de leur verser des dividendes. En 2020, Sibelga a versé quelque 40 millions d’euros aux communes. Depuis la libéralisation, les communes considèrent que les réseaux sont des actifs financiers qui doivent à ce titre rapporter des bénéfices. Ainsi, en 2016, le gestionnaire du réseau de distribution flamand Eandis a voulu vendre 14% de ses parts au groupe chinois State Grid International Development Limited (SGID). Sans l’alerte donnée par des citoyens, des infrastructures vitales (« monopoles naturels ») seraient passées aux mains d’investisseurs qui n’ont pas d’intérêt particulier envers le territoire concerné.
On peut se demander pourquoi les réseaux de distribution de gaz et d’électricité ne sont pas payés par l’impôt, comme les routes par exemple, autre infrastructure essentielle. L’impôt des personnes physiques n’est-il pas plus juste que la facture puisque la contribution est alors proportionnelle au revenu ? Un contre-argument souvent avancé est que les sociétés (nombreuses à Bruxelles) payent peu d’impôt – alors qu’elles payent leurs factures d’électricité. Et les institutions européennes basées dans notre ville ne contribueraient pas du tout puisqu’elles ne versent aucune taxe. On élude plus facilement l’impôt ou une taxe qu’une facture d’énergie – qui si elle n’est pas honorée peut mener à une coupure du compteur.
En tous les cas, la propriété des réseaux de distribution place les communes dans une position intéressante pour accomplir les transformations nécessaires à nos systèmes énergétiques. Elles pourraient par exemple participer à un fournisseur public et citoyen (voir encadré). Le mouvement de remunicipalisation des infrastructures de distribution, observable notamment en Allemagne, pourrait également être une source d’inspiration. Les acteurs des systèmes énergétiques n’ont cessé d’évoluer, et on observe deux tendances opposées : concentration au niveau européen, décentralisation au niveau local. Le niveau local est certainement préférable pour que les usagers puissent s’approprier la question énergétique.
[1] C. Roman, « Cent cinquante d’éclairage qu gaz à Bruxelles », Cahiers Bruxellois XXI, 1976, p. 101.
[2] G. Dumont-Lespine, Mes recettes de cuisine électrique, Ed. Als-Thom, Paris, 1937, p. xi.
[3] Voir « Haute tension en péril. L’énergie électrique au XXème siècle », Des usines et des hommes N°4, 2013 (revue annuelle de l’asbl Patrimoine Industriel Wallonie-Bruxelles).
[A finaliser] Résilience du système électrique
Le concept de résilience est de plus en plus utilisé dans la perspective de menaces et risques d’ordre écologico-économique. Dans la mesure où l’approvisionnement énergétique des villes se fait essentiellement par des importations, les systèmes urbains sont particulièrement fragiles eu égard aux risques mentionnés ci-dessus. Plusieurs définitions ont été données de la résilience des systèmes énergétiques urbains.[1] Et plusieurs types de résilience ont été identifiés pour ces systèmes : 1) résilience technologique : préservation des fonctions grâce à la robustesse du système et à sa capacité à revenir à un état d’équilibre ; 2) résilience écologique : capacité du système à absorber les perturbations et à revenir à un des états d’équilibre multiples, en préservant les fonctions basiques du système ; 3) résilience adaptive : capacité du système à s’auto-organiser et à se transformer.[2] Etant donné les diverses menaces identifiées et l’impératif climatique, il apparaît qu’il faut se préparer à une résilience de type 3 : « assurer la viabilité du système en réduisant sa vulnérabilité et en augmentant sa capacité adaptative avant, durant et après un événement stressant ».[3] Il s’agirait donc d’anticiper et accompagner les chocs pour transformer le système. Notons toutefois que la résilience du système énergétique n’est pas l’objectif principal, mais que le plus important est la résilience du système sociétal. En effet, l’énergie doit être considérée comme un outil permettant d’accomplir des activités dotées de sens. Le concept même de résilience est transformé par l’exigence du passage à 100% d’énergie d’origine renouvelable.[4] En effet un tel système ne rencontre pas la définition de la sécurité énergétique à savoir un service ininterrompu et illimité. Les sources d’énergie renouvelables sont variables et la fourniture continue d’électricité ne pourrait se faire qu’à un coût très élevé en raison d’infrastructures énormes pour stocker l’énergie et de capacités de production surdimensionnées. Il est donc indispensable d’interroger l’adéquation entre offre et demande d’énergie et de mettre en place des procédures de « flexibilité », à savoir des moyens par lesquels les usagers peuvent déplacer dans le temps leurs pratiques associées à certaines consommation d’énergie. « Ainsi définie, la sécurité énergétique ne consiste pas seulement à sécuriser l'approvisionnement en électricité, mais également à améliorer la résilience de la société, de sorte qu'elle devienne moins dépendante d'un approvisionnement continu en énergie. Cela inclut la résilience des personnes (ont-elles les compétences pour faire des choses sans électricité ?), la résilience des appareils et des systèmes technologiques (peuvent-ils s’adapter à une alimentation électrique intermittente ?), et la résilience des institutions (est-il légal de faire fonctionner un réseau électrique qui n’est pas toujours actif ?). En fonction de la résilience de la société, une interruption de l’alimentation en électricité peut entraîner ou non une perturbation des services énergétiques et des pratiques sociales. »[5] Gauthier: Ok, c'est très clair. Par contre, une dimension présente dans VdE, liée à la résilience des personnes, me semble manquer: explorer la capacité à faire face à des chocs (pénurie, coupures ou blackout) de manière collective. Donc, la manière dont on peut localement s'organiser collectivement pour renforcer la résilience sociale. Bref, à plusieurs on peut être plus résilient que seul. Les études sur les systèmes énergétiques urbains montrent qu’une manière d’augmenter la résilience d’un système énergétique est de décentraliser les sources d’énergie et d’utiliser des ressources renouvelables.[6] De plus, en incluant les énergies renouvelables au mix énergétique d’un système urbain, on diversifie les sources d’énergie et donc on améliore la résilience du système en assurant une plus grande sécurité de l’offre d’énergie.[7] [1] Voir Ayyoob Sharifi & Yoshiki Yamagata, « Principles and criteria for assessing urban energy resilience: A literature review », Renewable and Sustainable Energy Reviews 60 (2016) 1654–1677 [2] J. Arjan Wardekker, Arie de Jong, Joost M. Knoop, Jeroen P. van der Sluijs, « Operationalising a resilience approach to adapting an urban delta to uncertain climate changes », Technological Forecasting & Social Change 77 (2010) 987–998 [3] Susanna Erker, Rosemarie Stangl, Gernot Stoeglehner, « Resilience in the light of energy crises e Part I: A framework to conceptualise regional energy resilience », Journal of Cleaner Production 164 (2017) 420-433. [4] Par énergie renouvelable, il faut entendre les dispositifs de production à partir de ressources renouvelables (vent, soleil, géothermie, biomasse,…) à l’exclusion des matériaux nécessaires à leur fabrication. [5] Kris De Decker, « Keeping Some of the Lights On: Redefining Energy Security », https://www.lowtechmagazine.com/2018/12/keeping-some-of-the-lights-on-redefining-energy-security.html (consulté le 28/12/18) [6] Lynette Molyneaux, Liam Wagner, Craig Froome, John Foster, « Resilience and electricity systems: A comparative analysis », Energy Policy 47 (2012) 188–201. [7] Lu, L., Wang, X., Roningen, J., Myers, N., & Calfas, G. (2018). Vulnerability of Interdependent Urban Infrastructure Networks : Equilibrium after Failure Propagation and Cascading Impacts, 00, 1–16.
Sécurité énergétique
[A finaliser] Sécurité énergétique
Article intéressant sur la résilience des systèmes électriques.
[à insérer dans article résilience ?]
En voici un résumé et des extraits traduits.
- La sécurité énergétique a été conçue comme un approvisionnement continu d'énergie. “Dans le fonctionnement actuel des infrastructures, le paradigme stipulent que les consommateurs peuvent et doivent avoir accès à autant d'électricité, de gaz, de pétrole, de données ou d'eau qu'ils le souhaitent, quand ils le souhaitent, aussi longtemps qu'ils le souhaitent. La seule exigence est qu'ils paient la facture. Si l'on considère le secteur de l'électricité, cette vision de la sécurité énergétique est assez problématique, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, la plupart des sources d'énergie à partir desquelles l'électricité est produite sont limitées – et maintenir un approvisionnement continu de quelque chose de limité [et de plus en plus variable] est bien sûr impossible. À long terme, la stratégie visant à maintenir la sécurité énergétique est certainement vouée à l'échec. À plus court terme, elle risque de perturber le climat et de provoquer des conflits armés.”
- La nature des énergies renouvelables oblige à redéfinir la notion de sécurité énergétique. “Pour obtenir une alimentation électrique illimitée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, l'infrastructure devrait être surdimensionnée, ce qui la rend coûteuse et non durable. Sans cette infrastructure, un réseau d'énergie renouvelable pourrait être abordable et durable, mais il ne pourrait jamais offrir un approvisionnement illimité en électricité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Par conséquent, si nous voulons une infrastructure électrique abordable et durable, nous devons redéfinir le concept de sécurité énergétique et remettre en question le critère d'une alimentation électrique illimitée et ininterrompue.”
- Aujourd'hui l'interruption moyenne à Bruxelles est moins d'une heure par usager et par an. Mais cet approvisionnement quasi-continu a un coût. “Par exemple, un calcul pour une maison hors réseau en Espagne montre que la réduction de la fiabilité de 99,75% à 99,00% produit une réduction des coûts de 60%, avec des avantages similaires pour la durabilité. L'approvisionnement serait interrompu pendant 87,6 heures par an, contre 22 heures dans le système à plus haute fiabilité.” Le coût de la sécurité énergétique est toutefois bien plus compliqué à calculer pour un grand système comme Bruxelles.
- Ce qui importe pour les usagers c'est de pouvoir accomplir une série de tâches. “Pour parvenir à une définition plus précise de la sécurité énergétique, il faut que le concept soit défini non pas en termes de produits de base comme les kilowattheures d'électricité, mais en termes de services énergétiques, de pratiques sociales ou de besoins fondamentaux. Les gens n'ont pas besoin d'électricité en soi. Ce dont ils ont besoin, c'est de stocker de la nourriture, de laver des vêtements, d'ouvrir et de fermer des portes, de communiquer entre eux, de se déplacer d'un endroit à l'autre, de voir dans le noir, etc. Toutes ces choses peuvent être réalisées avec ou sans électricité, et dans certains cas, avec plus ou moins d'électricité.”
- La résilience revient alors à expérimenter diverses situations et technologies. “Ainsi définie, la sécurité énergétique ne consiste pas seulement à garantir l'approvisionnement en électricité, mais aussi à améliorer la résilience de la société, afin qu'elle devienne moins dépendante d'un approvisionnement continu en électricité. Cela inclut la résilience des personnes (ont-elles les compétences nécessaires pour faire les choses sans électricité ?), la résilience des appareils et des systèmes technologiques (peuvent-ils gérer une alimentation électrique intermittente ?) et la résilience des institutions (est-il légal d'exploiter un réseau électrique qui n'est pas toujours en marche ?). En fonction de la résilience de la société, une interruption de l'alimentation électrique peut ou non entraîner une perturbation des services énergétiques ou des pratiques sociales.”
- J'ajouterais que c'est l'ensemble des rythmes sociaux qu'il faut réinventer pour adapter les pratiques à l’électricité disponible, variable mais prévisible quelques jours à l’avance. Vaste progamme !
Mesurer sa consommation et production électrique : Pourquoi et comment ?
Nombreux sont ceux qui voudraient connaître et comprendre leur consommation électrique. Les explorateurs de Voisins d’Energie ont régulièrement demandé de les aider à comprendre leur consommation et leur production (pour ceux qui ont des panneaux photovoltaïques ou cogénération). La question semble simple, mais lors des réunions avec les explorateurs et les différentes communautés d’énergie, cette question doit être déclinée en différentes sous-questions qui correspondent à la compréhension de différents aspects de la consommation/production. Ce chapitre décrit en détail les questions relatives aux mesures électriques.
[A finaliser] Introduction
Nombreux sont ceux et celles qui voudraient connaître et comprendre leur consommation électrique. Les explorateurs de Voisins d’Energie ont régulièrement demandé de l'aide pour comprendre leur consommation et leur production (pour ceux qui ont des panneaux photovoltaïques ou un système de cogénération) d'électricité.
Derrière cette question d'apparence simple se cachent en réalité différentes sous-questions qui correspondent à la compréhension de différents aspects de la consommation/production d'électricité.
Dans les discussions avec les explorateurs, ces sous-questions peuvent se décliner en quatre grandes familles :
- Que consomment les appareils ? Quels sont les gros consommateurs ?
- Comment expliquer ma consommation annuelle ?
- Que signifie auto-consommer ? Si on produit autant qu’on consomme, peut-on s’affranchir du réseau et devenir autonome ?
- Quel est le lien entre autoconsommation collective, la consommation et l’injection ? Quelle influence une communauté d’énergie peut-elle avoir ?
Le présent article couvre ces quatre familles de questions et renvoie vers les méthodes les plus appropriée pour effectuer les mesures nécessaires. Il se penche exclusivement sur la consommation d'électricité, pas sur le chauffage ou la production d'eau chaude.
L’article suppose que le lecteur fasse bien la distinction entre énergie et puissance et les unités physiques qui y correspondent, le kilowattheure (kWh) et le Watt (W). Pour plus d’informations sur ce sujet, lire XXXX.
[A compléter] La consommation des appareils
Tout le monde sait que lorsqu’on branche un appareil à une prise, il est susceptible de consommer de l’électricité et que certains appareils consomment plus que d’autres. Cependant, la question de « quel appareil consomme plus » est ambiguë.
En effet, l'électricité, c'est de l'énergie, et la formule de l'énergie, c'est puissance de l'appareil (en Watts) fois son temps d'utilisation (en heures). Or certains appareils consomment beaucoup en puissance, mais peu en énergie car leur utilisation est par nature brève tandis que d’autre consomment peu en puissance mais sont utilisés en permanence et consomment donc beaucoup en énergie. Pour comprendre cette différence, il faut analyser les courbes de charges – graphique montrant la consommation en puissance (en Watts) au cours du temps.
Il est intéressant de remarquer à ce point que lorsqu’on allume un appareil, c’est l’appareil qui « tire » la puissance du réseau électrique et c’est la responsabilité des opérateurs du réseau (distributeurs, transporteurs et producteurs) de garantir l’acheminement de cette puissance instantanée jusqu'à l’appareil. (voir équilibrage réseau)
Pour montrer cela plus concrètement, prenons l’exemple de trois appareils : une machine à expresso, une machine à laver et les décodeurs TV.
(courbe de charge bouilloire électrique)
Dans le premier cas (bouilloire électrique), on voit une consommation en puissance de 2000 Watts pendant XXX minutes. Il s'agit donc d'une puissance élevée consommée pendant un temps relativement court. L’énergie consommée pour cette utilisation est de 60 Wattheures, soit 0,060 kWh.
(courbe de charge décodeur)
Pour le décodeur la situation est très différente car la puissance consommée n’est que de 12 Watts, mais c’est en continu. La puissance consommée est nettement moins importante, mais pour connaître la consommation en énergie, il faut connaître la durée d’utilisation. Si l’appareil est branché en permanence, en un an (=8760 heures), il aura consommé 105.120 Wattheures, soit plus de 105 kWh.
(courbe de charge machine à laver)
Finalement, si on regarde la courbe de charge d’une machine à laver, on voit qu’il y a des moments de consommation élevée (qui correspondent au chauffage de l’eau) et d’autres moments ou la machine consomme nettement moins et de manière irrégulière (pompage, rotation du tambour, essorage). On a donc une consommation en puissance qui varie entre quelques Watts et 2000 Watts. La consommation en énergie pour un cycle est de l’ordre de 1 kWh. On peut cependant remarquer que l’essentiel de la consommation provient du chauffage de l’eau et que cette consommation va donc augmenter significativement en fonction de la température de lavage. D'où l'intérêt de laver à basse température.
Comment mesure-t-on la consommation des appareils ?
Les exemples ci-dessus montrent bien que lorsqu’on veut mesurer la consommation d’un appareil, il est très important de comprendre si on veut mesurer la puissance instantanée ou l’énergie consommée.
Pourquoi mesurer l’énergie consommée ?
L’énergie consommée est directement liée à la facture d’électricité. En effet, dans la tarification actuelle, l’essentiel de la facture est lié à la consommation en kWh. Le coût du kWh électrique englobe cependant plusieurs postes: coût du fournisseur d’électricité, coût du réseau de distribution et coût du transport. Il peut également dépendre du moment de la consommation si on dispose d’une tarification jour-nuit (bihoraire ou exclusif-nuit).
Dans tous les cas, pour un usage domestique, le kWh électrique coûtera entre 16 et 25 eurocents. (voir prix de l’électricité).
Du point de vue environnemental, chaque kWh consommé doit être produit. Dans le mix énergétique belge, on considère qu’un kWh produit XXXX gr de CO2. (lien vers un article sur impact environnemental de l’énergie)
Il donc intéressant pour chacun de se faire une bonne idée de ce que les appareils consomment, par exemple sur base annuelle, et de décider si le service rendu en vaut le coût financier et environnemental.
Comment mesurer l’énergie consommée ?
Quand il s’agit de mesurer l’énergie consommée, en général, le plus facile est d’utiliser un Wattmètre. Voisin d’Energie met gratuitement à disposition de ses explorateurs des Wattmètres tels que celui-ci:
Le bouton permet, entre autres, d’afficher la puissance instantanée, mais également l’énergie consommée. Ce wattmètre permet donc de faire l’inventaire de la consommation, en énergie et en puissance, de nombreux appareils. Il ne permettra cependant pas de mesurer les consommation d’appareils ne disposant pas de prises tel que l’éclairage, certains appareils techniques (transformateurs, ventilation, etc.), ni les appareils fonctionnant en triphasé. Parfois les prises sont difficilement accessibles, comme certains équipements dans les cuisines (hotte, frigo, etc.).
Ceux ou celles qui seraient intéressé.e.s de faire un inventaire le plus complet possible de tous leurs appareils auront intérêt à faire tableau détaillé. Un exemple est donné ici. (à insérer)
Pourquoi mesurer la puissance consommée ?
L’énergie consommée est directement lié à la facture et à l’environnement. Mais en quoi la consommation en puissance est-elle intéressante ?
Une première raison pourrait être que certains disjoncteurs "sautent" occasionnellement. Quand un disjoncteur « saute » c’est qu’il y a eu une trop grosse consommation en puissance sur le circuit. Cela peut se résoudre en équilibrant les phases, en renforçant le compteur ou en adaptant ses habitudes pour éviter d’utiliser des appareils ayant une grande consommation en puissance simultanément.
Une deuxième raison est de s’approprier sa consommation de puissance. En général, à l’heure actuelle, nous disposons souvent d’une puissance largement suffisante pour nos besoins et nous ne payons que très peu cette mise à disposition (voir tarification de l’électricité). Nous ne sommes donc pas « obligés » de connaître notre consommation en puissance. Elle est cependant très importante pour les raisons suivantes :
- La résilience du réseau électrique et la diminution des risques de coupure (à développer)
- Les nouvelles tarifications (à développer)
- L’autoconsommation locale ou collective (à développer)
Comment mesurer la puissance consommée ?
Utilisation du Wattmère (à compléter)
(ajouter: indication sur les appareils, puissance variable, etc.)
[A compléter] Mesurer son autoconsommation
Article draft à compléter
Introduction
Tout d'abord, il faut bien distinguer ce qu'on appelle autoconsommation. Il y a l'autoconsommation physique et l'autoconsommation comptable.
L'autoconsommation comptable
C'est l'autoconsommation comptable dont on parle généralement quand on parle d'autoconsommation. Contrairement à l'autoconsommation physique, on ne s'intéresse pas à ce qui se passe au niveau électrique (déplacement des électrons) pour se concentrer sur la consommation énergétique quart-horaire. Il est à noter le fait de travailler par quart d'heure est conventionnel et peut différer d'un pays à un autre. On pourrait être à 100% d'autoconsommation quart-horaire, mais n'être qu'à 70% d'autoconsommation sur une base de 10 minutes ou d'une heure.
Pourquoi s'intéresse-t-on à la mesure de l'énergie quart-horaire ? C'est pour des raisons historiques technico-économiques.
- trade-off quantité d'info
- marché de l'électricité
- correspond à la durée d'activation des réserves
Concepts de base
Pour comprendre l'ACC, il faut distinguer les notions suivantes:
- énergie consommée sur un quart d'heure (EC)
- énergie produite sur un quart d'heure (EP)
- énergie prélevée sur le réseau sur un quart d'heure (Er)
- énergie injecté sur le réseau sur un quart d'heure (EI)
Définition de l'autoconsommation
ajouter formules et exemples
Remarques
Même si on est 100% en autoconsommation, cela ne signifie pas que l'on peu se passer de réseau électrique pour deux raisons:
- l'autoconsommation 100% quart-horaire ne signifie pas qu'on est en autoconsommation physique (voir ci-dessous)
- Si on coupe l'alimentation du réseau, les sources de productions d'électricité locales (PV, congen) s'arrêtent de produire pour des raisons de sécurité. Dans les configuration habituelles, le PV n'est donc pas un source d'électricité en cas de coupure du réseau. Il est cependant possible de faire une installation autonome (avec des batteries), mais il faut s'équiper du matériel adéquat (assez coûteux).
Mesure de son autoconsommation
L'autoconsommation physique
Si on autoconsomme tout ce que l'on produit, cela veut dire qu'aucun électron provenant du PV ne repart vers le réseau. C'est dans ce cas que l'on autoconsomme réellement ce qu'on produit. Vu de l'extérieur, c'est comme si on avait diminué sa consommation.
[A rédiger] Mesurer l'autoconsommation collective
Article à écrire
- basé sur ACC comptable quart-horaire
- contractuel
- écritures comptables
- infrastructure informatique
- distinction ACC comptabel et physique
Comment mesurer l'autoconsommation collective: voir article
Communiquer avec son compteur communiquant
Le compteur dit ‘intelligent est un compteur électronique, qui est techniquement prêt à communiquer. En ce moment ce compteur n’est pas relevé et n’est pas actionné à distance.
Le compteur permet d’avoir accès aux données de consommation par quart d’heure, et permet donc d’introduire l’aspect temporelle dans l’analyse de la consommation et d’en informer les usagers. Contrairement aux compteur classiques ‘Ferraris’ qui montrent les volumes cumulés de consommation. Ceci peut informer les prosumeurs afin d’adapter leur profil de consommation pour mieux autoconsommer sa propre consommation, mais peut aussi informer les usagers dans le cas de risque de congestion du réseau. En outre l’impact environnementale du mix électrique (le mix des sources de l’électricité produite) est variable dans le temps, on peut imaginer des moments avec beaucoup de vent, beaucoup de soleil, mais aussi l’opérationnalité des centrales nucléaires, la nécessité ou non de l’activation des centrales thermiques à gaz, … Dans un cadre (pour l’instant) plus académique, on peut aussi imaginer une situation ou l’information sur cette variation de l’impact environnementale est disponible, afin d’encourager l’usager à adapter son profile de consommation.
A Bruxelles, Sibelga place ce type des compteurs (sans frais additionnelles) dans le cas de :
-
Un nouveau branchement électrique
-
Une rénovation importante.
-
Chez des prosumeurs (propriétaires des panneaux PV, Cogénération, éolienne,…)
-
Dans le cadre d’une stratégie de modernisation du réseau et des compteurs
Dans d’autres conditions on tombe dans la catégorie de demandeur de compteur communiquant, une installation est payante dans ce cas-là. Pour une auto-consommation collective, le surplus de production de la source (renouvelable) est attribué par quart d’heure aux membres de l’ACC (du moins dans la vision actuelle de Brugel et Sibelga, en janvier 2021), un compteur ‘intelligent’ est donc indispensable. Pour les auto-consommations collectives, le placement sans frais de ces compteurs doit être inclus dans la demande de dérogation auprès du régulateur régional (Brugel à Bruxelles).
Le compteur communiquant et les communautés d’énergie
Dans le cadre d’une communauté d’énergie le compteur communicant peut avoir un rôle dans plusieurs possibles activités de cette communauté.
-
Dans le cadre d’une auto-consommation collective, l’information d’injection d’énergie des prosumeurs à un moment précis est utilisé, en conjonction avec la consommation des membres et la clé de répartition afin de faire le bilan énergétique, et de décider que volume est attribué à quel membre.
-
Dans le cadre d’une activité de réponse de la demande, c’est-à-dire d’adapter la demande à la disponibilité d’énergie, l’information temporelle de la consommation peut servir à identifier et informer les usagers avec une marge de manouvre importante afin de diminuer (ou augmenter dans un cas de surproduction) leur consommation.
-
Le profil temporel de consommation peut aussi être utilisé dans un cadre d’analyse et de recommandations aux usagers.
Les désavantages/risques du compteur communiquant
-
Quid de l’intimité (Privacy) des usagers ? Sur base de leur consommation on pourrait savoir s’ils sont à la maison ou pas, …
-
Quand le compteur sera relevé à distance, est ce que les données sont suffisamment sécurisés ?
-
La durée de vie de ce compteur est moins important que celle des compteur méchaniques.
Comment communiquer avec son compteur ?
Deux types de compteurs sont installés par Sibelga, un pour les installations tri-phasés, l’autre pour les mono-phasés. Sur son écran d’affichage le compteur montre les informations suivantes :
-
Un identifiant pour l’information montrée :
1.8.1 Consommation de jour
1.8.2 Consommation de nuit
2.8.1 Injection de jour
2.8.2 Injection de nuit -
Une flèche indiquant le sens de l’énergi
-- > Consommation
<-- Injection -
Une indication de la période en cours
T1 jour
T2 nuit -
La valeur et son unité de mesure.
Dans le cas ou l’usager veut connaitre sa propre consommation, plusieurs dispositifs existent sur le marché, permettant d’extraire ces informations par la porte P1 du compteur (numéro 8 sur l’image ci-dessous). Un aperçu peut être trouvé sur https://maconsosouslaloupe.be/ems
D’autres Gestionaires du Réseau de Distribution (GRD) offrent la possibilité de télécharger les informations sur sa propre consommation dans leur espace client, on pourrait attendre de Sibelga d’offrir un service similaire dans le futur ?
Pilone : premiers résultats des simulations & réflexions
Résultats des simulations d’une Auto-Consommation Collective
Parmi plusieurs pistes de fonctionnement explorées pour la communauté, une première proposition récurrente est un projet d’autoconsommation collective. Cette piste impliquerait que certaines « prosumeurs » du quartier puissent vendre ou céder leur surplus d’énergie à une communauté (personne morale organisatrice), qui redistribuerait l’énergie produite aux membres de sa communauté.
Différents scenarios de fonctionnement de cette communauté ont donc été simulés sur base des questions, remarques et objectifs de notre groupe dans le quartier.
L’objectif étant de se former une idée de l’impact de certaines décisions sur le fonctionnement et l’équilibre dans la communauté d’énergie, un facteur important dans la motivation des membres.
Dans ces premières simulations de redistribution d’énergie au sein de la communauté, nous intégrons pour l’instant deux objectifs:
- Pour les prosumeurs (des personnes ou instances qui sont propriétaire de, ou gèrent une installation PV) l’objectif est de minimiser l’énergie réinjectée sur le réseau (donc le volume restant après la distribution dans la communauté). Nous assumons en effet qu’il y a un intérêt, autant financier que social, à une auto-consommation (personnelle, mais surtout collective) élevée. Nous voulons garder l’énergie produite (une ressource et un potentiel revenu pour le quartier) localement et éviter de devoir la renvoyer sur le réseau.
- Pour les usagers purs (sans installations PV), notre objectif est qu’ils puissent maximiser la partie de leur consommation venant de la CdE, et donc minimiser leur consommation réseau classique. On assume donc que l’énergie consommée de la CdE est avantageuse pour les usagers.
Ces deux objectifs sont toujours représentés en % de la consommation ou la production totale du membre, afin de pouvoir comparer des grands et petits prosumeurs (et pour la lisibilité des graphiques).
Ces deux proxys sont utilisés car on ne connait pas les véritables coûts à ce stade du projet, et on n’est pas (encore) en mesure de chiffrer d’autres motivations.
Limitations de ces simulations
Les simulations décrites dans cette section sont souvent faites sur base de données incomplètes, et sont donc sujettes à incertitude. Ces simulations sont donc utilisées afin d’illustrer et découvrir des risques potentiels (autant sociaux que pour le fonctionnement de la CdE) (voir certains risque identifiés dans le Schéma du chapitre III). Elles montrent aussi des comportements, et aspects à surveiller afin d’éviter/mitiger ces risques, et propose des pistes pour des solutions possibles. En ce moment l’ACC décrite ci-dessous (voir section 0) est utilisée afin d’illustrer les risques, questionnements, inquiétudes, … et de tester des idées, suggestions et solutions.
Une fois qu’une ACC concrète aura été identifié et/ou mise en route, ces simulations peuvent être répétées en utilisant les données précises de l’ACC, et de tester des scenarios d’évolution de cette ACC.
La base : Le potentiel de production dans le Quartier Midi
Une première question quand on parle du partage/redistribution/revente d’énergie au profit du quartier est, qu’est-ce qu’on peut partager ? Quel est la taille du gâteau ? Et comment ce volume d’énergie à partager se situe par rapport à l’usage/la consommation totale du quartier ? Premièrement, on estime la consommation totale du quartier, sur base des données de consommation réelle au niveau des cabines basse tension (CBT) de Sibelga. Ces données sont montrées ci-dessous.
|
Consommation [kWh/an] |
||
Quartier |
Non-résidentielle |
Résidentielle |
Total |
Pilone |
32 769 458 |
8 511 811 |
41 281 270 |
Le potentiel de production est estimé sur base de la carte solaire de Bruxelles-Environnement, et est montré ci-dessous.
|
|
Comparaison avec la consommation [%] |
||
% |
Production |
Non-résidentielle |
Résidentielle |
Total |
25 |
3 285 458 |
10.03 |
38.60 |
7.96 |
50 |
6 570 915 |
20.05 |
77.20 |
15.92 |
75 |
9 856 373 |
30.08 |
115.80 |
23.88 |
100 |
13 141 830 |
40.10 |
154.40 |
31.83 |
Dans ce tableau, on montre la production dans le cas où 25 à 100% du potentiel du quartier est installé et devient membre de la communauté d’énergie. On peut observer que l’équivalent 8 à 32 % de la consommation annuelle peut être produit dans le quartier, et que la production potentielle excède même la consommation résidentielle du quartier.
Alors que le potentiel de production du quartier parait donc important, pourrait-on donc redistribuer toute cette production aux usagers dans le quartier ? L’électricité a cette particularité que la consommation et la production doivent être en équilibre à chaque moment et elle ne peut donc pas être transmise dans le temps (sauf par batterie et autres systèmes de stockage). Est-ce que cela est le cas dans le quartier ? Ou est-ce qu’on aurait toujours des moments de surplus et de manque ? Si cet équilibre parfait n’existe pas, combien d’énergie serait réinjecté dans le réseau ? Quelle est la consommation du réseau classique restante ?
Afin de répondre à ces questions il faut étudier comment la production et la consommation dans le quartier sont distribuées dans le temps. Afin d’estimer le profile de production, on crée un profil de production synthétique sur base des profils de production en Belgique, observé par Elia. Pour la consommation, on la divise en résidentielle et non résidentielle (‘S11’ selon les SLP de Synergrid), comme indiqué dans les tableaux.
L’usage d’électricité résidentielle est encore une fois divisé en deux profils, un profil avec un usage élevé en journée (‘S21’ selon les profiles Synergrid), et avec un usage surtout en soirée (‘S22’). La division des usagers résidentiels est faite, dans le cadre de ces simulations et prévisions, sur base de l’âge de la population du quartier (on estime que des personnes dans le groupe d’âge 65+ ont un profil qui consomme plutôt en journée), et la situation professionnelle (on estime que les personnes à la recherche d’un emploi sont plus souvent menées à consommer en journée). Ceci est fait sur base des statistiques de l’institut Bruxellois de statistique et d’analyse (BISA)[1], pour les quartiers en question (Angleterre, Betlehem, Danemark et Fontainas).
L’exemple de la CdE Pilone dans l’ilot Vlogaerts
Afin d’étudier l’effet des profils d’usage sur le volume d’énergie partagé, nous avons décrit dans le chapitre II comment nous avons choisi de focaliser nos simulations sur un îlot précis dans le quartier, choisi pour son mix d’usagers de différents profils et contexte, et pour ses installations de PV existantes. L’îlot Vlogaert contient autant des commerces que des bâtiments communaux et sociaux. Le contexte social est très mixe. L’îlot, avec ces installations existantes, est montré ci-dessous.
Les caractéristiques de ces installations PV sont montrées dans le tableau ci-dessous. Les informations concernant les trois premiers sont des données mesurées, l’information concernant l’installation rue Joseph Claes est estimée en utilisant la carte solaire.
|
Exploitant |
Puissance [kWc] |
Production estimée |
Vlogaerts |
Foyer Saint Gillois |
39.20 |
36 362 |
Rif Market |
AIS |
15.00 |
17 927 |
Promotion sociale |
Commune |
22.00 |
19 800 |
Joseph Claes 88 |
particulier |
3.20 |
2 645 |
Les bâtiments « Vlogaerts » est une barre de logements sociaux. Le Rif Market comprend un supermarché et des appartements appartenant à l’agence immobilière sociale. Le bâtiment « promotion sociale » est un bâtiment communal, et la maison rue Joseph Claes appartient à un particulier.
Dans ces simulations, une situation référence pour l’auto-consommation collective, composé de 70 usagers résidentiels et 4 usagers non-résidentiels en plus des installations PV mentionnés ci-dessus est considéré. Dans cette simulation 20% des usagers résidentiels suit un profil de journée, avec une consommation moyenne de 2036 kWh/an (la moyenne Bruxelloise), la consommation des usagers non-résidentiels est estimée à 6166 kWh/an, sur base de la consommation non-résidentielle par compteur de la CBT dans cet ilot (en bleu foncé sur la carte).
Dans ce cas-ci, on voit (logiquement) une réduction de l’énergie injectée comparé à la situation individuelle, et donc une incitation claire de rejoindre l’ACC et la CdE (en termes des objectifs formulés).
En ce qui concerne les usagers, le bénéfice de participer, en termes des objectifs (recevoir de l’électricité de la communauté) et des hypothèses (L’électricité venant de la communauté est avantageux) formulés est clairement montré dans les résultats de simulations aussi (voir ci-dessous). Dans ce graphique RES signifie résidentiel, BUS (=business) signifie non-résidentiel.
L’effet du nombre de membres connectés
Une autre question concernant cette auto-consommation collective, est : « Quel est le nombre de membres qui peuvent être couvert par (ou du moins profiter de) la production de ces membres ? »
Vu que l’objectif est d’arriver à une communauté d’énergie ouverte, comment l’ajout ou le retrait de membres impactent-ils les bénéfices (en termes des objectifs formulés) des autres membres ? Ceci est un premier pas vers une réponse à la question : « Quel serait un rapport production consommation idéal dans le quartier ? »
Pour les prosumeurs, il est clair que, certainement au démarrage de cette auto-consommation collective (quand il y a donc un nombre limité) de membres, le volume d’énergie injecté diminue avec une augmentation des membres de l’ACC (voir ci-dessous), On peut donc estimer qu’en général, les prosumeurs bénéficient d’un nombre de membres augmentant.
Avec une croissance du nombre d’usagers on s’attend à atteindre un plateau, ou l’on arrive à un niveau minimum d’injection. Ce niveau minimum peut être diminué en décalant la consommation, cela peut se faire en ajoutant des usagers complémentaires, ou en adaptant le comportement des usagers existants.
En revanche, les usagers purs voient leur part du gâteau diminuer, avec un nombre de membres augmentant (voir figure ci-dessous). On pourrait donc arriver à une situation où les intérêts individuels de différents membres prosumeurs et usagers sont contradictoire. Un équilibre doit donc être trouvé entre le volume de production et de consommation. Ce constat révèle aussi la nécessitié de mettre en avant des gains collectifs plutôt qu’individuels.
On peut faire une réflexion similaire pour l’ajout des prosumeurs à l’ACC, qui serait avantageux pour les usagers purs, mais pas nécessairement pour les usagers.
Les habitations groupées et copropriétés : un système Poupées Russes
L’équilibre à trouver entre volumes de production et de consommation pourrait être influencé par les préférences de certains membres de l’ACC. Par exemple, un habitat groupé pourrait faire une installation collective de panneaux PV, et pourrait donc demander/exiger que les membres de cet habitat groupé aient une priorité concernant l’énergie produite par leur installation.
Une question/demande similaire nous est venue du gestionnaire du bâtiment RIF Market ou des appartements sont loués à une agence immobilière sociale, équipé d’une installation PV, alimentant les communs. Ce gestionnaire demandait une priorité pour les habitants du bâtiment.
On peut s’imaginer que, en plus des cas de figure décrit ci-dessus, des copropriétés pourraient se trouver dans une même situation. Pour cette raison, on a étudié la possibilité d’une ACC ‘poupées russes’, càd un projet d’ACC « coupole », au niveau du quartier qui regroupe plusieurs petits projets d’ACC interne. Cela donne aux projets d’ACC internes une priorité à l’énergie produite dans cette ACC. En revanche en termes de l’ACC plus large (Pilone dans ce cas-ci) l’ACC est vu comme un membre unique. L’ACC interne ne bénéficiera donc que d’une seule part d’énergie attribuée, à diviser entre tous ses membres. Cela est fait afin de réduire le déséquilibre entre des membres individuels et des membres d’un ACC interne.
Cette situation a été simulée, en s’appliquant sur l’ilot Vlogaerts, où l’on considère 20 usagers résidentiels prioritisés, et le bâtiment dit Riff Market, où l’on considère 20 usagers résidentiels prioritisés et un usager non-résidentiel, 30 usagers résidentiels et 3 usagers non-résidentiels feront donc toujours partie de l’ACC Pilone globale.
Dans les résultats (voir ci-dessous) on peut observer que les usagers dans une ACC interne ne sont pas nécessairement avantagés par ce statut de priorité. On peut observer que, dans le cas où l’installation de PV est branché sur une consommation importante (les communs du bâtiment Vlogaerts dans cet exemple), les usagers ont une part de consommation venant de la CdE plus petite, que dans le cas de référence. Par contre dans le cas de l’ACC interne dit Rif Market, l’avantage de ce statut prioritaire est clair. Les usagers qui sont simplement membre de l’ACC globale voient une légère diminution de leur part de consommation venant de la CdE, cela est expliqué par le fait qu’ils ont un statut moins avantageux pour 2 grandes sources (Vlogaerts et Rif Market), mais qu’ils ont quand même toujours accès à la source de la Promotion Sociale et d’un particulier.
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Ces simulations chiffrées sont faites pour identifier des possibles impacts des certains choix, et des comportements qu’il faut surveiller. Par exemple dans le cas du bâtiment Vlogaerts, le chiffre exact de la consommation des communs n’était pas connue, elle a donc été estimé en soustrayant la consommation de 103 ménages moyen (le nombre d’appartements dans le bâtiment, donc 103*2036 kWh/an). Il est possible que la consommation de ces ménages est au-dessus de la moyenne Bruxelloise, et que la consommation de communs soit donc surestimée. |
Quel rôle pour les bâtiments communaux ?
Une autre inquiétude, venant de la commune cette fois-ci, concerne la question du rôle d’une installation PV gérée par la commune. Est-ce que l’administration communale peut se permettre d’avantager certains de ces riverains (les membres de la communauté d’énergie) en leur livrant de l’électricité moins chère ?
Afin d’adresser cette inquiétude, différentes pistes sont explorées :
- Donner des personnes en précarité énergétique priorité quand de l’énergie d’une installation communale est distribué (une ACC interne virtuelle).
- Distribuer l’énergie d’une installation communale en priorité à des associations caritatives.
- Distribuer l’énergie d’une installation communale en priorité à d’autres bâtiments communales ou publiques.
- …
Discussion : quel impact financier pour les participants?
Une des grandes questions identifiées dans nos « Thèmes et Questionnements » (chapitre III) était : comment motiver des personnes à contribuer à la communauté d’une part? Et comment motiver le quartier à augmenter sa production (au-delà de leur consommation personnelle) et de la convaincre à maximiser son surplus pour le mettre en commun ? Dans le cadre d’une ACC réelle, l’impact sur la facture de l’électricité sera, bien évidemment, un aspect essentiel. Dans le cadre des simulations les hypothèses suivantes ont été faites :
- Pour les prosumeurs, il est plus intéressant de vendre leur surplus à l’ACC que de le réinjecter dans le réseau.
- Pour les usagers purs, il est plus intéressant d’acheter son énergie dans l’ACC que d’un fournisseur classique.
La structure et le montant de la facture de l’électricité est bien plus complexe que ce simple prix d’énergie, et beaucoup d’aspects de ce prix total restent à être déterminés pour la communauté d’énergie Pilone (raison pour lesquels nous avons focalisé les résultats sur des %, plutôt que des montants en que des montants en €). Dans cette section nous voulons quand même mettre quelques aspects en avant qui auront un impact sur la discussion concernant la facture d’électricité à l’intérieur de la CdE/ACC.
La situation où l’on donne priorité à 10 usagers quand on distribue l’énergie de l’installation communale (promotion sociale dans le cas décrit dans ce rapport) est simulé et les résultats sont montrés ci-dessous. On peut observer que cette situation n’affecte pas les membres d’une ACC interne (Vlogaerts et Rif Market), mais qu’elle affecte surtout les membres de l’ACC globale. Les 10 usagers qui ont reçu le statut prioritaire voient leur partie de consommation venant de l’ACC augmenter, tandis que celle des membres non-prioritaire diminue.
Dans le cas où l’énergie de l’installation communale (promotion sociale dans le cas décrit dans ce rapport) est distribuée en priorité à une association caritative, on observe que les membres non-prioritaire voient toujours une diminution de la partie de leur consommation venant de l’ACC, mais légèrement moins importante que dans le cas précédent.
Le gridfee de Sibelga
Une ACC utilise le réseau de distribution, géré par Sibelga à Bruxelles, et devrait donc logiquement rémunérer Sibelga pour leurs services. Dans le cadre de la dérogation qui doit être obtenue de Brugel (le régulateur du marché d’électricité à Bruxelles), ces frais de distribution (gridfee) sont à discuter, mais Sibelga a publié une proposition de prix qu’elle estime réaliste à moyen-terme. Ce sont ces prix-là qui sont utilisés dans la réflexion ci-dessous.
Dans cette proposition, on se focalise sur la partie pour des usagers résidentiels (capacité de connexion inférieure à 56 kVA). Elle distingue trois types des membres de la communauté :
- A : dans un même bâtiment
- B : sous une même cabine réseau (mais pas dans un même bâtiment)
- C : sous un même point de fourniture d’Elia (mais pas sous la même cabine réseau)
La différence entre ces trois types de membre se trouve dans le pourcentage de réduction sur le tarif d’utilisation du réseau.
Dans cette section on compare le gridfee (suivant la proposition Sibelga), de la situation de référence, et la situation ‘Poupées Russes’. Comment ce gridfee est redistribué aux membres est le sujet d’une autre discussion. Ici le gridfee de la communauté en entier est comparé. Dans cette première évaluation, on considère que les ACC interne (Vlogaerts et Rif Market) sont des ACC de type A, tandis que l’ACC Pilone globale est considéré comme type B. Le tarif mono-horaire (TH ou total hours) est considérée.
Dans ce cas-ci le gridfee, pour la communauté en entier est légèrement plus bas dans le cas du système poupées russes (voir ci-dessous), cela peut donc être un paramètre à tenir en compte lors du choix de la structure et de la clef de répartition.
|
Référence |
Poupées Russes |
Gridfee [€/an] |
1 805.67 |
1 589.77 |
Gridfee [€/kWh] |
0.0700 |
0.0615 |
Les couts de fonctionnement de la communauté d’énergie
Un autre aspect à tenir en compte lors des discussions sont les couts de fonctionnement d la communauté, et les objectifs. Quelques questions qui se posent :
- Est-ce que la CdE veut facturer ses frais administratifs à travers les factures d’énergie dans l’ACC ?
- Est-ce que la CdE veut financer un fond d’investissement (en partie) à travers les factures d’énergie dans l’ACC ?
- Est-ce que les prix d’achat d’énergie sont les mêmes pour tous les types de prosumeurs (grosses vs petites installations, particulier vs services publiques vs commercial ,…)
- Quels sont les autres obligations légales de la CdE (taxes,…) qui doivent être inclues dans les tarifs ?
[1] https://bisa.brussels/
Politiques de l'énergie
Les plans énergétiques en région bruxelloise : de quelles comètes parlons-nous ?
Article publié dans "Bruxelles en mouvements" (décembre 2021)
Après le tout au charbon, au gaz ou au mazout, la ville mise désormais sur les sources d’énergie renouvelables. Cela parait simple, mais, les obstacles sont nombreux. Est-ce que cela suffira à contrer le réchauffement climatique ? En parallèle, se dessine également la figure du client actif. Que cela signifie-t-il ? Faut-il, pour sortir de l’impasse, optimiser le système énergétique ou faut-il le transformer radicalement ?
Un potentiel urbain limité
Le plan Énergie-Climat 2030 de la RBC, adopté en octobre 2019, a pour ambition de réduire de 21% la consommation d’énergie finale de la Région par rapport à 2005, de produire 470 GWh d’énergie renouvelable sur le territoire de la Région et de réduire de plus de 40% ses émissions directes de gaz à effet de serre par rapport à 2005. Pour l’instant, la Région consomme quelque 4600 GWh d’électricité et 10.000 GWh de gaz par an.[1]
Si la Région bruxelloise voulait produire le volume d’électricité qu’elle consomme annuellement, il faudrait que 20 à 30% de sa superficie (rues et parcs compris) soit recouverte de panneaux photovoltaïques (avec un rendement énergétique actuel). Cette superficie pourrait évidemment être réduite si d’autres sources d’électricité étaient installées, telles des cogénérations. Ce calcul est aussi purement théorique : il est basé sur le volume annuel d’énergie, et ne tient pas compte du stockage qui serait nécessaire. Néanmoins, il indique l’ampleur de la tâche : le plan actuel signifie l’installation de panneaux photovoltaïques sur une superficie totale de 3 à 5 km2.
Le potentiel de production d’énergie renouvelable est assez limité en milieu urbain, et les villes doivent continuer à veiller à assurer leur approvisionnement depuis des sources extérieures – c’est que prévoit d’ailleurs le plan via « une stratégie d’investissement extra muros » de 700 GWh par an. Il est probable qu’à l’avenir l’énergie des villes continuera à venir principalement de l’extérieur. Mais l’installation de sources renouvelables en milieu urbain aura pour bénéfice, outre la plus grande autonomie des villes, de rendre à nouveau visibles les moyens de production d’énergie, et de pouvoir faire plus étroitement le lien entre l’énergie et les activités quotidiennes.
Cela a l’air simple comme ça, et pourtant c’est un défi énorme car de nombreuses infrastructures doivent se transformer, évoluer rapidement. On a du mal à saisir la multiplication de la puissance énergétique en quelques générations d’habitants. Il y a un siècle, les puissances électriques installées en Belgique ne dépassaient pas les quelques dizaines de kW. Ces centrales se sont progressivement concentrées en centrales (à carburant fissile ou fossile) dix mille fois plus puissantes. Et aujourd’hui c’est ce système qu’il s’agit de démanteler ou, mieux, reconfigurer. Or, on sait que les infrastructures possèdent de fortes inerties techniques, économiques et sociales. On peut même qualifier d’obstination cette tendance qu’ont les infrastructures à persister dans leur être.[2] De plus, ce nouveau système devra être construit avec le système énergétique actuel qui émet beaucoup de gaz à effet de serre. L’usage de gaz naturel n’est généralement conçu que comme une étape transitoire de la transition énergétique et va devenir marginal à l’horizon 2050. Bien entendu, on attend des améliorations dans les rendements des panneaux photovoltaïques et d’autres technologies (dont le stockage) et une baisse de leurs coûts.
L’objectif est de passer à 100% d’énergies renouvelables le plus rapidement possible. Mais comment organiser cela ? Il est désormais clair que la production d’électricité à partir du vent et du rayonnement solaire sera limitée par les ressources matérielles, et ces limites pourraient se faire sentir bien plus tôt qu’on ne l’estime souvent.[3] Les ressources métalliques sont très variées (65 éléments sur 92 du tableau de Mendeleïev) et cette variété est de plus en plus utilisée dans le développement des énergies renouvelables et des dispositifs numériques. Leurs ressources sont évidemment finies et certains conflits d’usage sont probables dès les années 2030. En outre, leurs modes et lieux d’extraction sont également très variés mais dégradent toujours les écosystèmes, et sont parfois polluants jusqu’à l’empoisonnement des populations riveraines, humaines et non humaines.
Quoi qu’il en soit, en définitive, tous les scénarios 100% renouvelables et compatibles avec un réchauffement limité du climat (1,5°C-2°C) requièrent une diminution drastique de la consommation d’énergie.
Comment les villes peuvent-elles réagir face à la contrainte forte d’une réduction de leurs sources énergétiques ? Il ne suffira pas de produire de l’énergie renouvelable, il sera aussi nécessaire d’adapter les activités de la ville et de ses habitants à l’énergie disponible (dans une certaine mesure car une base devrait toujours être assurée, notamment via le stockage). Si cette réduction n’est pas volontaire, elle va s’imposer d’une manière ou d’une autre, pour des raisons climatiques ou géopolitiques. Pour respecter les engagements européens (-55% entre 1990 et 2030), il faudrait une diminution annuelle des émissions de CO2 de l’ordre de la baisse qui a eu lieu entre 2018 et 2019 (-3,7%) suite aux premiers confinements. Or c’est l’inverse qui s’est produit depuis la reprise des activités : les émissions repartent à la hausse. C’est évidemment intenable. La décrue énergétique est inévitable et va engendrer des conflits, d’autant plus sévères qu’ils n’auront pas été anticipés. Des pénuries sont à prévoir à court ou moyen terme, et la demande en énergie va devoir se réduire, ce qui suppose de faire des choix drastiques.
Voulez-vous être un client actif ?
On peut identifier trois grands types de demande d’énergie dans notre Région : la mobilité, la chaleur dans les bâtiments, l’électricité pour de multiples appareils et machines. Il est prévu que la mobilité s’électrifie – mais jusqu’à quel point cela sera-t-il possible ? Les bâtiments construits sur les modèles énergétiques fossiles sont inadaptés aux températures demandées aujourd'hui. La Région a lancé sa « Rénolution », stratégie pour améliorer considérablement la performance énergétique des bâtiments. Si cet effort est indispensable, on peut toutefois douter de la possibilité financière et matérielle de pouvoir isoler correctement tout le bâti existant dans des délais raisonnables. N’oublions pas que toute rénovation émet elle-même beaucoup de CO2.[4] On parle aussi de réseaux de chaleur pour alimenter les bâtiments qui en auront encore besoin, mais à quels coûts et avec quelle énergie ?
La « transition énergétique » pose une série de difficultés. Elle suppose le passage relativement tranquille d’un état A à un autre état B, selon une trajectoire qu’il est possible de piloter. Les événements vont très probablement se dérouler autrement… Aussi, la transition est pensée selon une approche technico-économique : elle est un problème technique qui peut être réglé par le marché, toutes choses réputées efficientes – à ne pas confondre avec « efficacité » qui signifie simplement « capacité à atteindre son but ». Les technologies sont certainement efficientes : elles sont construites pour cela, et entraînent d’ailleurs de formidables effets rebond. L’explication des effets rebond ne réside pas dans le choix ou le comportement d’un individu, mais dans le fait que l’efficience énergétique est un rapport (service/énergie), et que ce rapport est aussi celui de la productivité (output/input). L’optimisation de ce rapport est l’objectif de nombreux ingénieurs et économistes. Si l’ingénieur peut vouloir minimiser l’énergie nécessaire, l’économiste cherche à augmenter l’output. Le marché est efficient car il est construit pour maximiser les flux de capital, quitte à faire circuler des marchandises et des humains là où c’est nécessaire. Les gains d’efficience énergétique sont ainsi traduits en nouvelles activités.
Comment les humains sont-ils considérés dans cette transition énergétique ? Ils sont tout d’abord vus comme des « consommateurs ». Non pas des usagers d’un service public, mais comme le pendant d’une production, un terme abstrait dans l’équilibre de l’offre et la demande (qui doit se réaliser à chaque instant dans un système électrique). Du côté du système électrique, les politiques publiques et privées tendent à ne regarder que la production et à méconnaître la consommation, à s’en faire une représentation particulièrement pauvre. Les politiques sont alors informées par une confiance démesurée dans le modèle périmé de l’homo economicus. Ce modèle a beau être critiqué d’un point de vue scientifique et rationnel, rien n’y fait. On croyait l’avoir éconduit à la porte, le voilà revenant par la fenêtre tel un drone. C’est que le marché est performatif : il crée autant la réalité qu’il la décrit. Et la Commission Européenne veille à ce que la réalité ressemble le plus possible à sa définition théorique.
Les politiques publiques et privées, européennes et belges, insistent pour faire des usagers du réseau électrique des « clients actifs ». Longtemps cela a signifié être un consommateur attentif aux prix des différents contrats des fournisseurs et de changer de fournisseur le cas échéant, de telle sorte que le marché puisse fonctionner convenablement. Partant du constat que les « consommateurs » sont mal informés des coûts de leurs activités énergétiques, de multiples tentatives ont essayé d’intéresser les usagers à leurs consommations via divers dispositifs de feedback. Les compteurs communicants ont notamment été « vendus » en affirmant qu’ils permettront aux individus de pouvoir mieux comprendre leur consommation. Le fait qu’on les appelle souvent « intelligents » témoigne d’ailleurs plus d’une opération marketing que d’une réalité.
L’énergie est invisible et il faut la rendre perceptible pour que l’usager « change son comportement », tel est le postulat de base de l’approche technico-économique. Un dispositif de feedback suppose que les effets d’une action peuvent être mesurés par un capteur qui en retour donne des informations à l’agent. Mais qui est l’agent ? Est-ce la machine ou l’humain ? Ce schéma d’ingénieur fonctionne bien pour les machines, puisque signal et information sont identiques. Et cela pourrait marcher pour une forme naïve de psychologie behaviouriste : les gens réagissent aux stimuli externes de manière prévisible. En tous les cas, c’est ce que suppose l’économie néo-classique pour laquelle il suffit de donner un signal-prix clair et limpide pour obtenir les réactions adéquates. D’une certaine manière, cela revient à étendre le monde des machines aux humains. On comprend pourquoi cette approche marche assez mal…
Des Directives européennes récentes ont pour ambition de créer de nouvelles représentations des usagers.[5] Devenir « client actif » cela signifie pouvoir produire son énergie, la consommer, la stocker, la partager, devenir flexible, pouvoir agréger sa consommation avec celle d’autres clients actifs. C’est dans ce cadre que les communautés d'énergie sont pensées comme de nouveaux acteurs du marché de l’énergie. Notons que cette représentation est économique puisque le partage se fait spontanément d’un point de vue physique : les électrons vont là où ils sont demandés sans égard pour la valeur qu’on leur attribue par ailleurs. Cette extension des capacités des usagers passe évidemment par les compteurs communicants, seuls capables de réaliser la comptabilité fine exigée par les Directives.
Optimiser ou transformer le système énergétique
On peut toutefois douter de la pertinence et du réalisme de cette approche : les coûts technologiques et de transaction sont mal évalués alors que les gains sont estimés à quelques dizaines d’euros par an par client actif. En outre, ce que le réseau gagne en nouvelles technologies, il le perd en robustesse et en sécurité. La numérisation actuelle des systèmes électriques répond à l’idée d’avoir des données aussi fines que possible sur ce qu’il se passe dans le réseau, sans que toutes ces données ne soient forcément pertinentes. Mais les nouveaux points connectés offrent de nouvelles possibilités de cyberattaque. Les ménages sont considérés comme des « unités de consommation » situées derrière le même compteur, qui découpe ainsi les flux dans un cadre spatial et temporel relativement arbitraire. Faut-il mesurer la consommation une fois par an, chaque mois, chaque jour, chaque quart d’heure (comme l’impose la conception actuelle) ? On mesure la consommation de « ménages » mais pas celle des appareils, et rarement ce qui se passe dans les cabines basse tension* qui sont pourtant des nœuds fragiles du réseau. Le comptage organise les flux financiers, et renvoie donc à la question de la répartition des bénéfices économiques.
L’approche technico-économique repose sur des technologies et des individus, découpant ainsi le monde d’une façon qui empêche de penser les transformations nécessaires, et notamment les coévolutions entre les infrastructures, les appareils et les pratiques sociales. La responsabilité des transformations est renvoyée à des individus, qui se sentent plus ou moins coupables. Comment passer des actions individuelles à des actions collectives ? Comment se penser et se sentir appartenir à un « ensemble » ? Comment façonner de nouvelles normes sociales ? Comment se penser comme des êtres vivants en lien avec d’autres vivants, dans de multiples réseaux d’interdépendances.[6] Ces questions ne se posent pas dans le cadre dominant.
La question de la diminution rapide de la consommation d’énergie ne peut se poser dans ce cadre. Elle est hors sujet. Et la réponse principale apportée au problème de l’adéquation entre offre et demande – la fameuse « flexibilité » – est l’instauration de tarifications dynamiques, à savoir un prix final de l’électricité qui serait aligné sur celui du marché et qui varierait donc tous les quarts d’heure. Oui, vraiment, le cours du marché de l’électricité varie de quart d’heure en quart d’heure. Heureusement, les Directives ne prévoient pas (pour l’instant) d’imposer cette tarification mais elles obligent à l’offrir à tout client qui le désire.
A l’avenir, nous aurons certainement des problèmes d’approvisionnement d’électricité. Il va falloir apprendre collectivement à traiter des pénuries. Mais les solutions proposées par le marché ne seront probablement pas très efficaces et certainement injustes socialement.
En fait, la transition énergétique est le plus souvent conçue comme une optimisation du système actuel. Cette optimisation se fait par addition d’une nouvelle couche numérique. Par conséquent, le système électrique devient de plus en plus complexe, à l’inverse de ce qu’il faudrait faire pour qu’il soit appropriable par l’ensemble des usagers (ce qui est différent de vouloir en faire des « clients actifs »). La technologie multiplie les interconnexions et fragilise in fine le réseau ; le marché multiplie les acteurs. Faire le pari technico-économique, c’est manifestement tirer des plans sur la comète. D’ailleurs, beaucoup d’acteurs des systèmes énergétiques reconnaissent en off que la libéralisation est un échec.
L’alternative à une politique basée sur les prix est une politique des quotas (ou d’une consommation maximale). Beaucoup de personnes craignent que les compteurs communicants soient utilisés pour couper à distance certains usagers. Et ils ont raison de souligner l’importance d’encadrer étroitement ces éventuelles coupures. Mais personnellement je crains davantage notre incapacité à faire face aux pénuries, et aux réponses autoritaires que ces événements pourraient engendrer. Si nous n’arrivons pas à traiter cette question à un niveau collectif, les compteurs pourront toujours servir à réduire la puissance des usagers lorsqu’il manque d’électricité sur le réseau… D’autre part, il va falloir apprendre collectivement assez vite à adapter nos activités à l’énergie disponible – car le stockage demeurera toujours plus cher que la consommation immédiate. Comment distribuer de manière juste et équitable l’électricité ? Quelles sont les activités prioritaires et quelles sont les productions dont nous pourrions nous passer ?
La division du problème en des termes technico-économiques fait éclater les aspects collectifs et les communs. Il est possible que les GRD* aient besoin de déployer un nouveau système de comptage mais ils devraient alors pouvoir partager leurs problèmes avec les premiers concernés, les usagers du réseau – qui est de fait un commun puisqu’il n’est pas possible de le diviser en petits morceaux sans en perdre le sens. Vu les urgences écologiques, il est plus que temps de développer des politiques qui incluent celles et ceux qu’elles concernent directement dans leurs capacités collectives à penser et à agir. Il est temps de se calmer, de calmer la dépense énergétique invraisemblable qu’entraînent nos vies, qui sont soit de plus en plus remplies et rapides, soit de plus en plus pauvres et pénibles – et parfois les deux à la fois. Les rythmes sociaux et la durée du temps de travail doivent être repensés. Des choix drastiques vont devoir être faits, et ils seront soit accomplis démocratiquement, soit dans des conflits inextricables.
Chaque fois que de nouvelles sources d’énergie sont apparues, les systèmes d’approvisionnement ont été profondément modifiés et les pouvoirs associés souvent redistribués. La raréfaction des énergies fossiles présente une série de nouvelles contraintes et n’ira pas sans une modification des rapports de force au sein de la société. Si la question de la distribution des nouvelles puissances est laissée à la simple compétition entre acteurs, on peut être certain que ces pouvoirs auront tendance à s’accumuler dans les mains des plus puissants.
[1] https://environnement.brussels/thematiques/batiment-et-energie/bilan-energetique-et-action-de-la-region/plan-energie-climat-pnec
[2] Les études urbaines anglo-saxonnes parlent d’« obduracy ».
[3] Voir par exemple Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, Quel futur pour les métaux ? : Raréfaction des métaux : un nouveau défi pour la société, EDP Sciences, 2010 ; Guillaume Pitron, La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, Les liens qui libèrent, 2018
[4] Voir par exemple l’étude des Shifters, Bilan Carbone du projet de PAD MédiaPark, 12 Juillet 2020, https://www.ieb.be/IMG/pdf/communique_de_presse_-_bilan_carbone_du_projet_de_pad_mediapark.brussels.pdf
[5] Directive 2018/2001 relative à la promotion de l’utilisation de l’énergie produite à partir de sources renouvelables ; Directive 2018/2002 relative à l’efficacité énergétique ; Directive 2019/944 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité.
[6] Voir B. Latour, Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres.
[A rédiger] Sobriété énergétique
Distinguer "efficacité énergétique" et "sobriété" (frugalité ?) Pourquoi la sobriété est-elle nécessaire ? Différentes approches de la sobriété : donnut, etc. Distinction entre sobriété volontaire versus forcée
Des objets intermédiaires pour constituer une communauté
La Pile développe des outils d'implication pour qu'à travers les CdE, chacun ait la possibilité d’agir, d'expérimenter, de construire, de s'approprier, de créer... par différents biais et indépendamment de ses compétences intellectuelles, financières ou sa socialisation. Partant du constat qu'il faut plusieurs portes d'entrée pour permettre aux habitants d'un quartier de participer à une CdE (au-delà des réunions et formations habituelles), La Pile fait appel à des dispositifs, ou objets "intermédiaires", pour venir ancrer la participation à la communauté d'énergie dans la vie quotidienne des habitants et permettre un engagement d'un public plus large. Ces objets: 1) contribuent à rendre l’invisible, visible 2) favorisent l’apprentissage collectif (mais sans penchant normatif), 3) incitent à l’action, par différents biais et 4) invitent des personnes d’horizons et avec des ressources différentes à s’associer au projet (au-delà des "usual suspects" intéressés par la transition et des ingénieurs-techniciens). Nous avons appris au fil des rencontres et activités que l'utilisation de ces objets résout un certain nombre de défis : *Les grandes questions telles que la « transition énergétique » peuvent parfois être considérées comme très complexes et nébuleuses, ce qui conduit à une lassitude et démotivation importante. Les objets intermédiaires sont alors pertinents pour rendre des problèmes qui peuvent paraitre abstraits et intimidants plus concrets et moins paralysants, invitant à l’action et/ou à la remise en question. *Les objets permettent également de clarifier nos intentions et motivations. Lorsqu'il y a un déséquilibre d'information, les objets peuvent également jouer un rôle d'échange et de communication (et révéler des nœuds / tensions). Ils peuvent contribuer à créer un tissu de relations, à formuler des choix collectifs sur base de choses concrètes et aident même à répartir des rôles et des tâches. *Les objets intermédiaires on l’a vu (voir autres chapitres : Expo La Pile, Soirée-débat, image artistique pour concrétiser une idée conceptuelle, cartographie Heat Map, …), forment ainsi des réseaux et des coalitions autour de ces différentes questions, même lorsqu’elles font l’objet de tension ou de désaccord. *Les objets font en sorte que nos groupes soient légitimes et méritent d’être reconnus ou du moins pris au sérieux (par d’autres acteurs, parties prenantes & au sein du quartier).
L'EXPO LA PILE
L’EXPO LA PILE est un des principaux outils ayant nourri les projets La Pile. L'Expo remonte le chemin de la prise de courant aux sources de l’énergie afin de mieux comprendre le paysage actuel de l’électricité. Elle met au clair les failles et les enjeux du système, mais veut surtout inspirer le visiteur à prendre le devant en exposant de nombreux projets pionniers et inspirants.
Trois défis - électrification croissante, libéralisation, et impact environnemental - ont encouragé des citoyens, chercheurs, entreprises et gouvernements à inventer, tester et implémenter de nouvelles pratiques électriques. L’expo fait découvrir le travail de 14 pionniers qui expérimentent des alternatives de la production au stockage, ou qui mettent à l’épreuve de nouvelles formes de collaboration.
L’expo a été créée au printemps 2019 et inaugurée à Bozar en mai. Elle est itinérante, peut s’adapter à tout espace grâce à ses modules autonomes. La table au milieu de l’exposition invite à un libre usage, pour des ateliers, des discussions ou de nouvelles collaborations.
L'Expo, qui a voyagé déjà à plusieurs endroits, à Saint-Gilles et au-delà, avec une série d'activités organisées tout autour (débats, rencontres, game, visites guidées,...) a permis d’informer et d’inciter un large public à jouer un rôle actif et constructif dans le système électrique. Elle incite des personnes très diverses d'aborder la thématique de l'énergie sous différents angles et a donné le coup d’envoi pour le terrain-test électrique de La Pile dans le quartier Midi à Bruxelles.
Une version "livret" de l'Expo est librement téléchargeable ici.
HeatMap
Où sont les endroits d'un quartier les plus propices à l'émergence d'une communauté d'énergie? Lors de l'atelier cartographie organisé par La Pile fin janvier, des citoyens habitant ou travaillant dans le Quartier Midi se sont rassemblés au DK à Saint-Gilles pour mettre en commun leurs connaissances du quartier, dans le but de faire émerger les endroits pertinents où l'installation de La Pile Mécanique pourrait voir le jour, une installation artistique et fonctionnelle, qui formerait un des points d'ancrage d'une communauté d'énergie dans le bas de Saint-Gilles.
Étant à la recherche d'un lieu techniquement viable mais surtout vivant et socialement intéressant, nous avons d'abord cartographié plusieurs données morphologiques:
- lieux publics,
- espaces socio-culturels,
- écoles,
- panneaux photovoltaïques existants,
- etc.
Nous y avons ensuite superposé la carte du réseau basse tension qui illustre comment par petits groupes de voisins nous sommes physiquement reliés par l'électricité, formant ainsi déjà des communautés. Nous nous sommes ensuite posé une série de questions:
- Où sont les zones où les voisins se connaissent bien entre eux?
- Où sont les lieux de vie?
- Quelles sont les places 'presque chouettes', mais qui pourraient être améliorées?
- Quels sont les bâtiments avec du potentiel?
- Où se trouvent les toits qui pourraient être équipés de panneaux photovoltaïques?
- Quels voisins sont connectés à quelle cabine électrique?
Ces questions ont engendré plusieurs échanges, questionnements et d'étonnantes découvertes, toutes des données capturées sur notre carte, à l'aide de feutres, stickers, post-it colorés,...
Mais comment rassembler cette montagne d'informations sur un seul support? On a eu l'idée de créer une "carte de chaleur" (heat map) servant à mettre en valeur les parties du quartier pour lesquelles le plus d'intérêt a émergé. Certains endroits se sont ainsi révélés plus intenses en couleur que d'autres et donc plus fertiles, tant pour leur potentiel technique que social.
La carte chaleur sert de guide pour trouver un lieu pertinent pour une CdE. Dans le futur, elle pourra être complétée par d'autres données, comme celle récoltée via le questionnaire de Pilone. La carte est également complémentaire à la carte de potentiel solaire du quartier.
Capsules vidéo informatives
Le solaire photovoltaïque, ça marche comment? Et pourquoi est-ce intéressant? Quels sont les soutiens? Et comment fait-on lorsqu'on vit dans une copropriété?
Voilà un tas de questions que tout le monde se pose avant de se lancer dans un projet de CdE.
Le temps d'une soirée, l'Association pour les Energies Renouvelables nous a donc éclairé sur les possibilités actuelles et futures du photovoltaïque à Bruxelles, de la production individuelle à l'autoconsommation collective. Le résultat est une petite série de vidéos, librement consultables sur le canal Youtube de La Pile (tapez "Gilles de la Pile"), qui éclaire sur les questions pratiques liées à l'installation de photovoltaïque: des plus sérieuses, aux plus farfelues... Les vrais questions que les voisins du quartier se posent!
Tout d'abord, c'est quoi un panneau photovoltaïque? En combien de temps on peut le placer? Et qui peut le faire pour nous?
Mais les panneaux solaires sont-ils vraiment écologiques? Avec quoi sont-ils fait? Et avec quel impact pour l'environnement? Apparemment, à Bruxelles il ne faudrait que 3 ans pour compenser l'impact énergétique d'un panneau. Et saviez-vous qu'on pouvait même les recycler?
Il n'y a aucun doute, investir dans le photovoltaïque, c'est intéressant économiquement. Bruxelles serait même appelé l'Eldorado du solaire! A côté des certificats verts, d'autres soutiens encore existent:
Doit-on installer seul ou fait-on appel à un tiers-investisseur?
Lorsqu'on vit en copropriété, même si c'est un peu plus compliqué, il suffit surtout de trouver de bons mécanismes d'entente entre voisins. Un chouette projet à lancer et une bonne excuse pour tous se retrouver!
Toujours pas convaincu.e.s? Votre toit n'est pas adapté? Vous êtes locataires et vous n'arrivez pas à convaincre le propriétaire? Sachez qu'à l'avenir on pourra soi-même devenir fournisseur et donc acheter de l'énergie verte et locale, à ses voisins...!
La version pdf de la présentation est disponible ici.
Une carte d'énergie potentielle sol(id)aire
La carte sol(id)aire
Objectifs
La carte solaire du quartier midi a comme objectif d’informer et de motiver les habitants du quartier d’augmenter la production d’énergie verte, et de partager cette énergie. L’idée est de montrer une estimation de potentiel de production d’énergie photovoltaïque (PV) des différentes toitures. Cette production est comparée, à travers d’un code couleur, à la consommation moyenne bruxelloise (2036 kWh/ ménage). Cela montre un potentiel de production dans le quartier du Midi qui est nettement supérieure à la consommation résidentielle.
Cette carte permet non seulement d’identifier le potentiel des panneaux PV, mais aussi d’identifier des quartier, îlots ou même des rues où il y un potentiel de production intéressant, et qui s’apprêtent donc bien pour une auto-consommation collective, une communauté d’énergie qui redistribue le surplus produit par les panneaux PV à ses membres. Cela permet de faire profiter plus des gens de l’énergie verte, locale.
Comment utiliser la carte ?
Cette carte de potentiel contient donc des estimations de la puissance d’une possible installation et de son potentiel en production annuelle. Elle peut être accédée et utilisé de différentes manières : (i) Pour estimer le potentiel d’un segment de toiture spécifique, (ii) Pour estimer le potentiel de la toiture lié à une adresse, (iii) Pour estimer le potentiel d’un quartier, un ilot, une rue.
Estimer le potentiel d’un segment de toiture spécifique
Cette fonction peut être utilisé avec la version online de la carte, elle permet d’évaluer la productivité des parties de toitures, et peut aider à prioritiser certains segments de toitures. Dans la version en ligne de la carte, il suffit de cliquer sur le segment en question.
Estimer le potentiel de la toiture lié à une adresse
Cette fonction peut être utilisé avec la version online de la carte, elle permet d’évaluer la productivité des toitures par adresse et peut aider à identifier des bâtiments intéressants. Le fonctionnement de la version en ligne est identique à celle des segments de toiture.
Estimer le potentiel d’un quartier, un ilot, une rue
Afin d’utiliser cette fonction il faut disposer des outils GIS (QGIS, ArcGIS,…), afin d’accéder la base des données. Un subset des toitures peut ensuite être généré sur base de leur géographie ou d’autres paramètres, et le potentiel de subset peut être estimé.
Les abréviations utilisées
kWp |
Kilo watt peak (kilo watt crête) , unité représentant la puissance instantanée maximale e l’installation |
kWh |
Kilo watt heure, unité d’énergie |
MC HR |
Mono Cristallin Haut Rendement, type de panneau |
|
|
Comment est-ce qu’on calcule le potentiel d’une toiture ?
Pour calculer le potentiel d’une toiture on part de la surface du toit et de la productivité du toit (l’apport utile solaire tombant sur ce toit) en question. Les mêmes données de départ que la carte solaire de Bruxelles Environnement.
Sur base de la surface de toiture ; on calcule la surface utilisable pour poser des panneaux, on part de l’hypothèse que 18% de la toiture n’est pas utilisables à cause des encombrants et qu’il y a 15% d’espace perdu. Dans cette carte, nous n’avons pas d’information concernant l’inclinaison des toitures, nous considérons donc que toutes les toitures sont des toitures plates, qui signifie qu’il y a donc moins d’espace pour les panneaux (voir ici). Nous pouvons donc ; dans le meilleur des cas n’utiliser que 57% de cette surface, on considère que l’on arrive à 89% de cet optimum. Le calcul de la surface utilisable se résume donc à la formule suivante :
Sur base de cette surface utilisable, on peut calculer le nombre des panneaux. Dans le cas de cette carte on considère que la surface d’un panneau est de 1.6 m2. Dans le cas de cette carte on considère des panneaux monocristallins de haut rendement, qui ont une puissance de 350Wc par panneau.
Afin de calculer la production annuelle, on calcule d’abord la surface productive (Aproductive = nombre des panneaux * 1.6m2)) , qui est ensuite multiplié avec la productivité de la toiture, est le rendement de l’installation. Dans le cas des panneaux monocristallins de haut rendement on considère 22.5% de rendement des panneaux et 95% de rendement pour le restant de l’installation électrique (pertes, rendement onduleur ,…). Cela se résume à la formule suivante :
Est-ce que ma production solaire est garantie ?
Dans le cas de la carte, la production est estimée sur base des critères décrit ci-dessus, des nombreux facteurs peuvent influencer cette production, qui varie d’année en année. Cette carte ne remplace donc pas une analyse détaillée de votre toit par un installateur certifié.
Cette carte ne prend pas en compte d’autres facteurs (comme par exemple des toitures classées, …) qui pourraient limiter le potentiel de votre toiture. Ci-dessous vous trouverez une liste (non-exhaustive) des facteurs qui pourraient influencer la production de votre toit :
- L’ombrage
- Des encombrements supplémentaires (tels que des grandes fenêtres, cheminées ,…)
- Des panneaux d’une puissance ou d’un rendement différent.
- Une année moins ensoleillée.
- …
J’ai vérifié mon potentiel de production, est-ce que je suis prêt à installer des panneaux ?
La pose des panneaux n’est qu’une possible étape dans les démarches vers un quartier plus durable et moins énergivore. Des réductions d’émissions des gaz à effet de serre, et de facture, peuvent être obtenu de différentes manières. Une étape importante est l’efficacité énergétique, obtenue par des outils plus efficaces, des bâtiments bien isolés, … Homegrade, le centre de conseil et d’accompagnement sur le logement en Région de Bruxelles-Capital, vous accompagne dans vos démarches et l’établissement des priorités pour votre situation.
Une fois les priorités établis, l’installation des panneaux PV nécessite une analyse par un installateur certifié, la carte solaire n’est pas un outil de dimensionnement, et ne remplace donc pas cette analyse.
J’ai une très grande surface de toiture, que peux-je faire ?
Dans le cas ou vous pourriez installer plus de 12 kW, les conditions de raccordement au réseau électrique, de même que les niveaux de soutien à la production via l’octroi de certificats verts, sont différents par rapport à une installation domestique.
Dans ce cas vous pouvez vous informer auprès d’un installateur ou le Facilitateur Bâtiments Durables.
Calculs et simulations d'ACC - Pilone
Résultats des simulations d’une Auto-Consommation Collective
Parmi plusieurs pistes de fonctionnement explorées pour la communauté, une première proposition récurrente est un projet d’autoconsommation collective. Faire des premiers calculs permet non seulement de tester la faisabilité (économique, organisationnelle,...) d'un projet de partage, mais les calculs sont aussi un "objet intermédiaire" dans le sens où ils traduisent ou amènent à discussion des objectifs et des principes que le groupe se donne.
La piste actuelle d'ACC impliquerait que certaines prosumers du quartier puissent vendre ou céder leur surplus d’énergie à une communauté (personne morale organisatrice), qui redistribuerait l’énergie produite aux membres de sa communauté. Ce pilier du projet s’inscrit principalement dans deux des axes qui sont sous-entendus par CdE “intégrée” :
- Economique : La valeur économique de cette énergie local peut être calculée/estimée, en adressant la question : Est-ce que le partage ou la revente crée une source de revenu locale?
Différents scenarios de fonctionnement de cette communauté ont donc été simulés sur base des de notre groupe dans le quartier.
L’objectif étant de se former une idée de l’impact de certaines décisions sur le fonctionnement et l’équilibre dans la communauté d’énergie, un facteur important dans la motivation des membres.
Dans ces premières simulations de redistribution d’énergie au sein de la communauté, nous intégrons pour l’instant deux objectifs:
- Pour les prosumers (des personnes ou instances qui sont propriétaire de, ou gèrent une installation PV) l’objectif est de minimiser l’énergie réinjectée sur le réseau (donc le volume restant après la distribution dans la communauté). Nous assumons en effet qu’il y a un intérêt, autant financier que social, à une auto-consommation (personnelle, mais surtout collective) élevée. Nous voulons garder l’énergie produite (une ressource et un potentiel revenu pour le quartier) localement et éviter de devoir la renvoyer sur le réseau.
- Pour les usagers purs (sans installations PV), notre objectif est qu’ils puissent maximiser la partie de leur consommation venant de la CdE, et donc minimiser leur consommation réseau classique. On assume donc que l’énergie consommée de la CdE est avantageuse pour les usagers.
Ces deux objectifs peuvent être contradictoires, et dans cette section on veut illustrer les opportunités et risques liés au partage d’énergie et ces deux approches/objectifs différents. Cela est fait sur base des simulations, décrites en annexe B.
- La base : Le potentiel de production dans le Quartier Midi
Une première question quand on parle du partage/redistribution/revente d’énergie au profit du quartier est, qu’est-ce qu’on peut partager ? Quel est la taille du gâteau ? Et comment ce volume d’énergie à partager se situe par rapport à l’usage/la consommation totale du quartier ? Premièrement, on estime la consommation totale du quartier, sur base des données de consommation réelles au niveau des cabines basse tension (CBT) obtenues de Sibelga. Le potentiel de production est estimé sur base de la carte solaire de Bruxelles-Environnement.
Dans le cas où 25 à 100% du potentiel du quartier est installé et devient membre de la communauté d’énergie, on peut observer que l’équivalent 8 à 32 % de la consommation annuelle peut être produit dans le quartier, et que la production potentielle excède même la consommation résidentielle du quartier.(le détail chiffré se trouve en annexe B)
Alors que le potentiel de production du quartier parait donc important, pourrait-on donc redistribuer toute cette production aux usagers dans le quartier ? L’électricité a cette particularité que l’usage et la production doivent être en équilibre à chaque moment et elle ne peut donc pas être transmise dans le temps (sauf par batterie et autres systèmes de stockage). Est-ce que cela est le cas dans le quartier ? Ou est-ce qu’on aurait toujours des moments de surplus et de manque ? Si cet équilibre parfait n’existe pas, combien d’énergie serait-il réinjecté dans le réseau ? Quelle est la consommation du réseau classique restante ?
Afin de répondre à ces questions il faut étudier comment la production et la consommation dans le quartier sont distribuées dans le temps.
- L’exemple de la CdE Pilone dans l’ilot Vlogaerts
Afin d’étudier l’effet des profils d’usage sur le volume d’énergie partagé, nous avons décrit dans le Chapitre II comment nous avons choisi de focaliser nos simulations sur un îlot précis dans le quartier, choisi pour son mix d’usagers de différents profils et contexte, et pour ses installations de PV existantes. L’îlot Vlogaert contient autant des commerces que des bâtiments communaux et sociaux. Le contexte social est très mixe. L’îlot, avec ces installations existantes, est montré ci-dessous.
Le bâtiment « Vlogaert » est une barre de logements sociaux. Le Rif Market comprend un supermarché et 20 appartements loués via l’agence immobilière sociale. Le bâtiment « promotion sociale » est un bâtiment Communal, et la maison rue Joseph Claes appartient à un particulier.
Dans ces simulations, une situation référence pour l’auto-consommation collective, composé de 70 usagers résidentiels et 4 usagers non résidentiels en plus des installations PV mentionnés ci-dessus est considéré. Les détails de la simulation se trouvent dans l’annexe B.
Pour les prosumers, on voit (logiquement) une réduction de l’énergie injectée comparé à la situation individuelle, et donc une incitation claire de rejoindre l’ACC et la CdE (en termes des objectifs formulés).
En ce qui concerne les usagers, le bénéfice de participer, en termes des objectifs (recevoir de l’électricité de la communauté) et des hypothèses (L’électricité venant de la communauté est avantageux) formulés est clairement montré dans les résultats de simulations aussi..
3. L’effet du nombre de membres connectés
Une autre question concernant cette auto-consommation collective, est : « Quel est le nombre de membres qui peuvent être couvert par (ou du moins profiter de) la production de ces membres ? »
Vu que l’objectif est d’arriver à une communauté d’énergie ouverte, comment l’ajout ou le retrait de membres impactent-ils les bénéfices (en termes des objectifs formulés) des autres membres ? Ceci est un premier pas vers une réponse à la question : « Quel serait un rapport production- usage idéal dans le quartier ? »
Pour les prosumers, il est clair que, certainement au démarrage de cette auto-consommation collective (quand il y a donc un nombre de membres limité), le volume d’énergie injecté diminue avec une augmentation des membres de l’ACC. On peut donc estimer qu’en général, les prosumers bénéficient d’un nombre de membres augmentant.
Avec une croissance du nombre d’usagers on s’attend à atteindre un plateau, ou l’on arrive à un niveau minimum d’injection. Ce niveau minimum peut être diminué en décalant la consommation, cela peut se faire en ajoutant des usagers complémentaires, ou en adaptant le comportement des usagers existants.
En revanche, les usagers purs voient leur part du gâteau diminuer, avec un nombre de membres augmentant (voir figure en Annexe B). On pourrait donc arriver à une situation où les intérêts individuels de différents membres prosumers et usagers sont contradictoires. Un équilibre doit donc être trouvé entre le volume de production et de consommation. Ce constat révèle aussi la nécessité de mettre en avant des gains collectifs plutôt qu’individuels.
On peut faire une réflexion similaire pour l’ajout des prosumers à l’ACC, qui serait avantageux pour les usagers purs (car plus d’énergie à redistribuer), mais pas nécessairement pour les prosumers.
4. Les habitations groupées et copropriétés : un système « Poupées Russes »
L’équilibre à trouver entre volumes de production et d’usage pourrait être influencé par les préférences de certains membres de l’ACC. Par exemple, un habitat groupé pourrait faire une installation collective de panneaux PV, et pourrait donc demander/exiger que les membres de cet habitat groupé aient une priorité concernant l’énergie produite par leur installation.
Une question/demande similaire nous est venue du propriétaire du bâtiment RIF Market ou des appartements sont loués via une agence immobilière sociale, équipé d’une installation PV, alimentant les communs. Ce propriétaire demandait une priorité pour les habitants du bâtiment.
On peut s’imaginer que, en plus des cas de figure décrit ci-dessus, des copropriétés pourraient se trouver dans une même situation. Pour cette raison, on a étudié la possibilité d’une ACC ‘poupées russes’, càd un projet d’ACC « coupole », au niveau du quartier qui regroupe plusieurs petits projets d’ACC interne. Cela donne aux projets d’ACC internes une priorité à l’énergie produite dans cette ACC. En revanche en termes de l’ACC plus large (Pilone dans ce cas-ci) l’ACC est vu comme un membre unique. L’ACC interne ne bénéficiera donc que d’une seule part d’énergie attribuée, à diviser entre tous ses membres. Cela est fait afin de réduire le déséquilibre entre des membres individuels et des membres d’un ACC interne.
Dans les résultats des simulations (décrites en annexe B) on peut observer que les usagers dans une ACC interne ne sont pas nécessairement avantagés par ce statut de priorité. Dans le cas où l’installation de PV est branché sur une consommation importante (les communs du bâtiment Vlogaert dans cet exemple), les usagers ont une part de consommation venant de la CdE plus petite, que dans le cas de référence. Par contre dans le cas de l’ACC interne dit Rif Market, l’avantage de ce statut prioritaire est clair. Les usagers qui sont simplement membre de l’ACC globale voient une légère diminution de leur part de consommation venant de la CdE, cela est expliqué par le fait qu’ils ont un statut moins avantageux pour 2 grandes sources (Vlogaert et Rif Market), mais qu’ils ont quand même toujours accès à la source de la Promotion Sociale et d’un particulier.
5. Quel rôle pour les bâtiments communaux ?
Une autre inquiétude, venant de la commune cette fois-ci, concerne la question du rôle d’une installation PV gérée par la commune. Est-ce que l’administration communale peut se permettre d’avantager certains de ces riverains (les membres de la communauté d’énergie) en leur livrant de l’électricité moins chère ?
Afin d’adresser cette inquiétude, différentes pistes sont explorées :
- Donner des personnes en précarité énergétique priorité quand de l’énergie d’une installation communale est distribué (une ACC interne virtuelle).
- Distribuer l’énergie d’une installation communale en priorité à des associations caritatives.
- Distribuer l’énergie d’une installation communale en priorité à d’autres bâtiments communales ou publiques.
- …
Discussion : quel impact financier pour les participants?
Une des grandes questions identifiées dans nos « Thèmes et Questionnements » (chapitre III) était : comment motiver des personnes à contribuer à la communauté d’une part? Et comment motiver le quartier à augmenter sa production (au-delà de leur consommation personnelle) et de la convaincre à maximiser son surplus pour le mettre en commun ?
Dans le cadre d’une ACC réelle, l’impact sur la facture de l’électricité sera, bien évidemment, un aspect essentiel. Dans le cadre des simulations les hypothèses suivantes ont été faites :
- Pour les prosumers, il est plus intéressant de vendre leur surplus à l’ACC que de le réinjecter dans le réseau.
- Pour les usagers purs, il est plus intéressant d’acheter son énergie dans l’ACC que d’un fournisseur classique.
La structure et le montant de la facture de l’électricité est bien plus complexe que ce simple prix d’énergie, et beaucoup d’aspects de ce prix total restent à être déterminés pour la communauté d’énergie Pilone (raison pour lesquels nous avons focalisé les résultats sur des %, plutôt que des montants en que des montants en €). Dans cette section nous voulons quand même mettre quelques aspects en avant qui auront un impact sur la discussion concernant la facture d’électricité à l’intérieur de la CdE/ACC.
1. Le grid-fee de Sibelga
Une ACC utilise le réseau de distribution, géré par Sibelga à Bruxelles, et devrait donc logiquement rémunérer Sibelga pour leurs services. Dans le cadre de la dérogation qui doit être obtenue de Brugel (le régulateur du marché d’électricité à Bruxelles), ces frais de distribution (grid-fee) sont à discuter, mais Sibelga a publié une proposition de prix qu’elle estime réaliste à moyen-terme. Ce sont ces prix-là qui sont utilisés dans la réflexion ci-dessous.
Dans cette proposition, on se focalise sur la partie pour des usagers résidentiels (capacité de connexion inférieure à 56 kVA). Elle distingue trois types des membres de la communauté :
- A : dans un même bâtiment
- B : sous une même cabine réseau (mais pas dans un même bâtiment)
- C : sous un même point de fourniture d’Elia (mais pas sous la même cabine réseau)
La différence entre ces trois types de membre se trouve dans le pourcentage de réduction sur le tarif d’utilisation du réseau.
Dans ce cas-ci le grid-fee, pour la communauté en entier est légèrement plus bas dans le cas du système « Poupées Russes » (9.26c€/kWh vs 10.10c€/kWh), cela peut donc être un paramètre à tenir en compte lors du choix de la structure et de la clef de répartition.
2. Les couts de fonctionnement de la communauté d’énergie
Un autre aspect à tenir en compte lors des discussions est les frais de fonctionnement de la communauté, et les objectifs. Quelques questions qui se posent :
- Est-ce que la CdE veut facturer ses frais administratifs à travers les factures d’énergie dans l’ACC ?
- Est-ce que la CdE veut financer un fond d’investissement (en partie) à travers les factures d’énergie dans l’ACC ?
- Est-ce que les prix d’achat d’énergie sont les mêmes pour tous les types de prosumers (grosses vs petites installations, particulier vs services publiques vs commerciaux ,…)
- Quels sont les autres obligations légales de la CdE (taxes,…) qui doivent être inclues dans les tarifs ?
Quelques cadres théoriques
Valeurs et objectifs
Cet article est extrait d'un document de H. Joachain et résume l'article de Grouzet et al (2005).
Intrinsic and extrinsic values and goals
In line with self-determination theory, life goals can be differentiated between intrinsic and extrinsic pursuits. According to Grouzet et al. (2005), self-acceptance, affiliation, community feeling, and physical health are common intrinsic goals. They are related to the psychological needs for relatedness, autonomy, and competence, as explained in self-determination theory (Deci & Ryan, 2000; Ryan & Deci, 2000).
Financial success, image, and popularity form typical extrinsic goals aiming at obtaining some external reward or social praise. The search for power and achievement mentioned by Schwartz (1992, 2006) can also be related to the same category of extrinsic goals.
Other dimensions are also used in the literature to structure the organisation of values, such as the Theory of Value Content and Structure (Schwartz, 1992, 2006). In the Theory of Value, prominent dimensions are ‘openness to change’ (hedonism stimulation, self-direction) versus ‘conservation’ (security, conformity, tradition) and ‘self-enhancement’ (achievement, power) versus ‘self-transcendence’ (universalism, benevolence).
Echoing Schwartz’s work, Grouzet et al. (2005) deepened their understanding of life goals by seeking for another fundamental dimension that would complement the intrinsic - extrinsic axis. To this effect, they explored the self-transcendent versus physical dimension. They considered 11 life goals in total to provider a more complete taxonomy of human values (see Table 1).
The study led in 15 different countries was based on the Aspiration Index (Kasser & Ryan, 1993, 2001) to measure goal importance. The main results show that the goals are organised in a circumplex fashion (Fig. 1) with clusters of goals being consistent with each other and opposed to others. The clustering of goals are consistent across different cultures with only slight variations between richer and poorer countries. Notably, financial success was not so much linked to hedonism in poorer countries but rather to safety / physical health and basic welfare of families (affiliation).
Figure 1: This circumplex model is based on circular stochastic modeling procedures applied to the goal-importance ratings of approximately 1800 college students in 15 cultures. Values adjacent to each other on the circumplex are experienced as relatively compatible whereas values on opposite sides of the circumplex are experienced as in relative conflict.
The validity of the first dimension of intrinsic vs. extrinsic goals is confirmed by the analysis. Goals in the intrinsic cluster (community, affiliation, self-acceptance, physical health and safety) are highly consistent with each other and strongly opposed to goals in the extrinsic cluster (financial success, image, popularity and conformity).
The second dimension of caring for one’s physical self (safety and health, bodily pleasures and hedonism, financial success as a material means to achieve those ends) vs. looking for dimensions that transcend the self (benefitting society, taking future generations into account, seeking universal meaning and understanding, as well as matching society’s desires) demonstrated that the goals were in opposition, but the clusters were not as internally consistent as the intrinsic vs. extrinsic ones.
However, even if the distinction between intrinsic vs. extrinsic types of goals has proven to be more robust, this second dimension remains valid and allows to differentiate within the clusters of intrinsic and intrinsic goals the priority given to physical self or self-transcendent aims.
[A rédiger] Pratiques sociales
Qui profite de l'électricité solaire injectée sur le réseau ?
Avant de parler de futurs partages locaux d'électricité, il serait bon de savoir à qui aujourd’hui profite l'électricité produite par les panneaux solaires bruxellois et injectée sur le réseau électrique. Il existe plusieurs cas de figure.
Néanmoins, avant de développer ces différents cas, précisons une chose importante : il y a une constante, quelque soit le cas de figure dans lequel on se trouve. L'électricité injectée sur le réseau est toujours physiquement consommée par les bâtiments, voisins du point d'injection et qui consomment de électricité au moment où l’électricité en question est injectée sur le réseau.
La question à laquelle on veut répondre dans cet article est donc bien : à qui profite financièrement cette électricité réinjectée ?
Cas 1: Vous avez une installation solaire d'une puissance inférieure ou égale à 5 kW
L’électricité que vous injectez est automatiquement valorisée, via le mécanisme de "compensation partielle", grâce auquel l'électricité injectée sur le réseau est décomptée de votre consommation auprès de votre fournisseur d'électricité. En d'autres termes, vous bénéficiez d'une réduction sur votre facture, proportionnelle au volume d'électricité injectée. Mais cette réduction concerne uniquement la partie "commodité" de votre facture qui représente environ un tiers du prix total de votre électricité et pas la partie régulée (taxes et frais de réseau) qui représente les deux autres tiers. Dans le cas où le volume d'électricité injecté est plus important que le volume de votre consommation d'électricité (hors électricité autoconsommée), Cet excédant d'électricité injecté est perdu pour vous, et revient à Sibelga qui va le valoriser pour compenser les pertes d'électricité qui se produisent sur son réseau.
Dans ce premier cas, l'électricité injectée est donc rachetée par votre fournisseur, au prix auquel il vous vend l'électricité. Ce dernier va ainsi pourvoir revendre cette électricité à ses autres clients.
Signalons que ce système de compensation devrait être supprimé dans les mois qui viennent à Bruxelles. Tout le monde se retrouveraient alors dans le cas 2 (Cf. ci-dessous), quelque soit la puissance de son installation solaire.
Cas 2: Vous avez une installations solaire d'une puissance supérieure ou égale à 5 kW
Option 1
Ce n'est pas une obligation, ni pour vous ni pour les fournisseurs, mais l’électricité injectée peut-être revendue à un fournisseur, via un contrat de vente conclu entre vous et ce dernier. Le prix de vente dépend du prix que vous propose le fournisseur. Il n'y a pas de critère ou de donnée objective qui permettent de fixer une prix pour cette électricité. C'est à la discrétion du fournisseur.
Néanmoins, il peut arriver que vous ne trouviez pas de fournisseur qui veulent bien vous proposer un contrat de vente car les volumes que vous injectez sont trop petits, au regard des coûts de gestion qu'implique ce contrat de vente pour les fournisseurs. Dans ce cas, vous vous retrouvez dans la deuxième option.
Option 2
Lorsque l'électricité injectée, n'est ni valorisée via la "compensation partielle", ni revendue à un fournisseur, elle bénéficie alors à Sibelga qui va la comptabiliser pour compenser les pertes d'électricité qui se produisent sur son réseau. En règle générale, Sibelga achète de l’électricité pour compenser ses pertes. L'électricité injectée dont elle bénéficie, lui permet donc de diminuer la quantité d'électricité à acheter. Or, Sibelga est financé par les consommateurs via le paiement des frais de réseau. Autrement dit, l'injection valorisée par Sibelga bénéficie in fine à l'ensemble des consommateurs bruxellois, encore faut-il que cette baisse de coûts se traduise par une baisse du tarif réseau payé par les consommateurs bruxellois, ce qui n'est pas évident car le volume d'électricité injectée dont bénéficie Sibelga est assez marginal par rapport au volume total des pertes d'électricité qui se produisent sur le réseau électrique bruxellois.